Contrairement aux deux vendredis précédents durant lesquels des hommages particuliers avaient été rendus à deux figures emblématiques de la Révolution, à savoir Abane Ramdane et Mohamed Khider, à l'occasion des dates anniversaires de leur assassinat, la grandiose marche d'hier a été, plutôt, recentrée sur l'une des revendications phare de la révolution populaire du 22 février, à savoir la transition démocratique. Cette revendication était écrite en rouge sur des pancartes blanches brandies par les manifestants tout au long de l'itinéraire de cette marche qui a démarré du campus Hasnaoua pour prendre fin sur la place de la Bougie. Sur d'autres pancartes, les manifestants rappelaient leur refus de tout dialogue avec le pouvoir. "Le seul dialogue qui opposera le peuple et le système concernera les modalités de départ des tenants du pouvoir", lit-on sur une pancarte mise en avant de l'un des carrés de la marche qui, encore une fois, a laissé transparaître une farouche détermination du peuple à aller jusqu'au bout de son combat. Malgré le mauvais temps, les manifestants ayant l'habitude de participer en famille aux marches n'ont pas déserté la rue, et de nombreux fans de la JSK ont choisi plutôt la rue que les tribunes du stade. Sur une immense banderole déployée au centre-ville, les manifestants réclamaient "un acquittement total pour Issad Rebrab" alors que d'autres demandaient la libération de Louisa Hanoune et de tous les autres détenus d'opinion, à l'image de Karim Tabbou, de Fodil Boumala, de Samir Belarbi et des autres. La marche d'hier, qui s'est déroulée la veille du nouvel an amazigh, Yennayer, a été marquée par le déploiement de milliers de drapeaux amazighs et un retour massif des slogans identitaires.