Toutes les personnes arrêtées ont été finalement relâchées à l'issue d'un rassemblement organisé devant le siège de la sûreté de wilaya. Plusieurs militants et activistes du hirak à Béjaïa ont été arrêtés, hier matin, par les services de sécurité, aux abords du campus universitaire de Targa Ouzemmour, point de départ de la marche pacifique initiée par un collectif citoyen de la ville des Hammadites à l'occasion de la célébration de Yennayer coïncidant avec l'avènement du nouvel an amazigh 2970. En effet, quelques minutes avant l'entame de cette manifestation de rue, des forces antiémeutes et des policiers en civil déployés autour de ce pôle universitaire ont procédé à l'interpellation de plus d'une quinzaine de citoyens dont des étudiants qui s'apprêtaient à prendre part à cette action placée sous le signe de "La marche de l'identité". Des témoins oculaires, présents à cette vague d'arrestations de manifestants pacifiques, déplorent la brutalité de certains policiers qui ont causé des blessures plus ou moins graves à une vieille dame se trouvant sur les lieux de la manifestation. À noter qu'en dépit de cette répression policière, les organisateurs de la marche ont décidé de maintenir leur action, tout en appelant les manifestants à se diriger vers le siège de la sûreté de la wilaya de Béjaïa pour exiger la libération de l'ensemble des citoyens embarqués par la police dans la matinée. On apprend que l'activiste du hirak, Yanis Adjlia, et le député démissionnaire, Khaled Tazaghart, ont été également arrêtés à proximité du commissariat central de Béjaïa. Dans l'après-midi, le responsable de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) à Béjaïa, Hocine Boumedjane, nous a fait savoir que toutes les personnes arrêtées, une vingtaine environ, ont été finalement relâchées à l'issue du rassemblement citoyen organisé devant le siège de la sûreté de wilaya. Lors de ce sit-in, les manifestants ont entonné des chants du hirak et scandé plusieurs slogans, tels que "Mazalagh d-Imazighen" (Nous sommes toujours des Amazighs), "Assa azekka, tamazight tella, tella" (Aujourd'hui, demain, la langue amazighe existera), "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Pouvoir assassin", "Dawla madania matchi âaskaria" (pour un Etat civil et non militaire)… Par ailleurs , dans la localité de Hellouane relevant de la daïra d'Ifri-Ouzellaguen, une ambiance conviviale a régné durant toute la journée d'hier, à l'occasion du mariage du jeune Yazid Kacemi, un ex-détenu natif de la région, qui a décidé de convoler en justes noces le premier jour de l'an amazigh, coïncidant avec le 12 janvier. Une façon de joindre l'utile à l'agréable. À noter la présence à ces noces de plusieurs invités de marque, dont une délégation du collectif des avocats du hirak, conduite par la députée du RCD, Fetta Sadat, le chanteur engagé Boudjemâa Agraw, des ex-détenus du mouvement populaire né le 22 février, des militants politiques, à l'image de Mourad Bouzidi et de Zahir Benkhellat.