Les festivités ont été marquées par la présence d'une foule nombreuse de manifestants sur la place de la République. Les Algériens ont célébré hier Yennayer, à Paris, avec une profusion de drapeaux amazighs et les mêmes slogans en faveur d'une alternative démocratique dans leur pays d'origine. Beaucoup de manifestants ont honoré le rassemblement hebdomadaire tenu sur la place de la République. Celui-ci a permis comme d'habitude aux différents collectifs de la diaspora et à des partis de l'opposition d'intervenir sur les derniers développements de la situation politique en Algérie. Des personnes du public ont également tenu à s'exprimer, appelant dans leur grande majorité à poursuivre la mobilisation, afin d'imposer au système une véritable transition. "On assiste actuellement à des tentatives organisées par le pouvoir, ses relais et une flopée d'opportunistes et de girouettes pour discréditer le hirak, en faisant croire aux Algériens que très peu de gens manifestent encore dans les rues. Certains, qui font pourtant partie de l'élite intellectuelle du pays, ont perdu toute probité, en accusant les hirakistes d'être infiltrés. C'est dommage que certains se contentent de miettes alors que le peuple entier revendique la rupture totale avec le système actuel", a souligné Chérif, dans une des agoras. Pour lui, comme pour d'autres manifestants qui ont pris la parole, le choix qui se présente aux Algériens aujourd'hui est simple : soit ils rentrent chez eux et acceptent leur sort, soit ils continuent à lutter pour la démocratie. "Tebboune veut nous embobiner avec son projet de réforme de la Constitution et ses offres de dialogue. On sait tous que ce genre de démarches est hypocrite, tout juste une manœuvre qui vise à nous endormir !", a expliqué Larbi. Partisan des Assises pour la transition initiées par le Pacte de l'alternative démocratique, il estime que le dialogue et la concertation doivent surtout avoir lieu dans le camp du hirak qui doit s'entendre sur une feuille de route claire. Présents sur la place de la République, les responsables du Front des forces socialistes en France soutiennent également cette option, qu'ils considèrent comme déterminante. "Faire marche arrière est inconcevable. Cet Etat de droit est à portée de main. Les Algériennes et les Algériens, jeunes et moins jeunes, en ont fini avec le fatalisme. Ils ont repris la destinée du pays en main. Ils se sont réapproprié leur véritable histoire passée et comptent bien être les acteurs de leurs avenir", a fait savoir le FFS-France-Nord dans un communiqué. Saluant la détermination et la vigilance des Algériens, le parti a souligné que "le peuple n'est pas dupe (et qu'il) ne se laissera pas piéger par le miroir aux alouettes qu'agite Tebboune pour capturer les opportunistes qui chercheraient une hypothétique place au soleil aux dépens du hirak".