Plusieurs centaines de manifestants sont sortis, hier, dans la rue à Béjaïa pour pérenniser la marche hebdomadaire du mardi, qui en est à son 47e acte. La communauté universitaire, qui demeure toujours mobilisée, peut compter sur l'implication effective de la société civile et des acteurs du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) de Béjaïa. Le gros des effectifs est composé de travailleurs, de fonctionnaires, de retraités et de citoyens lambda, qui font de cette journée de mobilisation des étudiants un "vendredi bis". Si les étudiants, les enseignants et les ATS de l'Université de Béjaïa ont entamé leur marche depuis le campus de Targa Ouzemmour, les travailleurs, les fonctionnaires, les retraités — une force très impliquée dans le hirak — les syndicalistes et autres acteurs de la société civile, notamment du PAD de Béjaïa, ont rejoint la marche depuis l'esplanade de la Maison de la culture où ils ont commencé à se regrouper depuis la matinée. Le PAD, qui regroupe en son sein plusieurs syndicats, a appelé, dans une déclaration rendue publique le 13 janvier dernier, à une grève générale suivie d'une marche de protestation depuis l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche jusqu'au palais de justice. La manifestation d'hier a été marquée par des débrayages et une grève générale dans plusieurs secteurs d'activité et principalement les collectivités locales, le Trésor, les Impôts, etc. Effectivement, le personnel de la wilaya, des daïras et des communes, affilié au Snapap notamment, mais aussi du Trésor, de la Direction des impôts, des Domaines et de la Conservation foncière, s'est mobilisé pour exiger un "Etat de droit", "une République démocratique et sociale", "la fin de l'impunité" et pour dire "non au recyclage de l'ancien système", qui semble perdurer, selon eux, "à travers la reconduite d'un tiers des ministres nommés par les Bouteflika". Forcément, les slogans, scandés par les manifestants, ont porté sur : "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Dawla el-qanun" (Nous voulons instaurer un Etat de droit) ; "Djazaïr hourra dimokratia" (Algérie libre et démocratique) ; "Pouvoir assassin"... Par ailleurs, les membres du PAD ont rappelé dans leur déclaration l'attachement des Algériennes et des Algériens à "une transition démocratique" et pour le "démantèlement du système", jugé "responsable du désastre national". Ils dénoncent, en outre, l'imposition d'une feuille de route et ce, par la désignation d'experts "afin de confisquer une révolution populaire", attachée viscéralement à son caractère "pacifique et unitaire".