Une très forte mobilisation a caractérisé la 41e marche de la communauté universitaire et de la société civile de Béjaïa. Les étudiants étaient nombreux à battre le pavé, hier, dans les rues de la capitale des Hammadites. Avec l'adhésion, toujours aussi massive, des enseignants et d'ATS, des organisations syndicales représentant plusieurs secteurs d'activité, dont les retraités, mais aussi des acteurs sociopolitiques affiliés au Pacte de l'alternative démocratique (PAD), le nombre de marcheurs était, selon des observateurs de la scène politique locale, entre 15 000 et 20 000. Un nombre jamais atteint dans les manifestations du mardi durant les neuf derniers mois écoulés, ou peut-être lors des premiers, soit en février et mars derniers. Il est vrai que le retour des étudiants est significatif en cette première semaine de décembre que certains marcheurs ont qualifiée de décisive avec pour preuve leurs principaux mots d'ordre, portés sur des petites pancartes et scandés tout au long de cet itinéraire, long de quelque trois kilomètres : "Les 8, 9, 10 et 11 (décembre, ndlr) : grève générale", "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Il n'y aura pas d'élection avec les bandes maffieuses), "Ulac l'vot ulac" (Il n'y aura pas de vote). Les manifestants, notamment les étudiants, qui ont déployé le drapeau national et l'emblème amazigh, ont scandé les slogans habituels : "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil, non militaire), "Non au pouvoir des militaires", "Pour une nouvelle République démocratique et sociale", "Djazaïr hourra democratia" (Algérie libre et démocratique). Et dans une déclaration-appel, les animateurs du Pacte de l'alternative démocratique (PAD), qui regroupe des partis de la mouvance démocratique, des syndicats autonomes — l'UGTA de Béjaïa vient de faire son entrée —, les dynamiques de la société civile de Bgayet ont appelé les citoyennes et les citoyens à "rejeter pacifiquement et activement ce énième simulacre électoral qui n'a d'autre finalité que d'imposer un 5e mandat bis, malgré le rejet massif du peuple algérien depuis le 16 février 2019 à Kherrata et le 22 du même mois à l'échelle nationale". Ces manifestations seront suivies d'une grève générale et de marches quotidiennes à partir du 8 décembre prochain et ce, jusqu'au 12. À signaler que la marche, entamée depuis le campus de Targa Ouzemmour, était déjà imposante. Les premiers carrés, composés d'étudiants, d'enseignants et d'ATS, seront renforcés par beaucoup de manifestants, dont des travailleurs de plusieurs secteurs d'activité au niveau, notamment, d'Aâmriw, premier point de ralliement du mouvement populaire, mais aussi de Daouadji, du rond-point Nacéria et devant le siège de la wilaya.