Ce sont plusieurs centaines de manifestants qui ont battu le pavé, hier, dans le cadre de la 46e journée de mobilisation de la communauté universitaire, de la société civile et du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) de Béjaïa. La manifestation a été marquée par le retour en force des étudiants dont le gros des effectifs a fait un break ou une coupure durant les vacances universitaires. Comme chaque semaine, la marche a démarré du campus de Targa Ouzemour pour la communauté universitaire et de l'esplanade de la Maison de la culture pour la société civile et les membres du PAD de Béjaïa. Ces derniers ont appelé, dans une déclaration appel rendue publique le 5 janvier dernier, à une grève générale suivie d'une marche de protestation de l'esplanade de la Maison de la culture jusqu'au palais de justice. Pour cette 46e manifestation, le gros des troupes est toujours composé d'enseignants, d'étudiants, de militants politiques, d'animateurs associatifs, mais surtout de syndicalistes, de travailleurs et de citoyens lambda. Et pour cause, ils ont fait du mardi, une deuxième journée de mobilisation. Les syndicats en profitent — c'est le cas notamment du Snapap — pour observer des débrayages ou des grèves générales comme celle qui a touché plusieurs secteurs d'activité et principalement les collectivités locales. Le personnel de la wilaya, des daïras et des communes, affilié au Snapap notamment, s'est mobilisé pour dénoncer les attaques dont a été l'objet leur organisation syndicale, qui joue, a-t-on indiqué dans une précédente déclaration, un rôle déterminant dans cette révolution en cours. D'où les "poursuites disciplinaires" décidées à l'encontre de plusieurs dirigeants syndicaux dans la wilaya de Béjaïa, notamment le SG de la section syndicale de la daïra d'Amizour, qui devait comparaître, mardi dernier, devant la commission de discipline, en raison de son adhésion au mouvement populaire. S'agissant des slogans scandés par les manifestants, on a retenu : "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Y en a marre des généraux" ou encore "Généraux à la poubelle. Indépendance pour l'Algérie", "Dawla el-qanun" (Nous voulons instaurer un Etat de droit), "Djazaïr hourra dimocratia" (Algérie libre et démocratique), "Pouvoir assassin". Beaucoup continuent à exhiber sur des pancartes ou carrément sur des livres les noms de révolutionnaires, à leur tête Abane Ramdane, Aït Ahmed, Mohamed Khider et Ali La Pointe. Un autre nom vient de faire son entrée au panthéon des grands noms de la révolution populaire : le colonel Lotfi.