Du côté de la demande, le différend commercial américano-chinois et la santé globale de l'économie mondiale joueront un rôle tout aussi important pour maintenir les prix en équilibre. Wood Mackenzie, un groupe mondial de recherche et de conseil en matière d'énergie, de produits chimiques, d'énergies renouvelables…, s'attend à ce que l'offre de pétrole dépasse la demande pour l'ensemble de 2020. En effet, selon des prévisions qu'il a établies, les marchés seront surapprovisionnés en 2020, et une partie de cet approvisionnement proviendra de producteurs non-membres de l'Opep et non américains tels que le Brésil, le Canada et la Norvège. La banque d'investissement suisse UBS avait, elle aussi, parlé, il y a quelques jours, d'une forte hause de l'offre de pétrole, détaillant que la "faiblesse saisonnière" de la demande et l'expansion de l'offre des pays non-membres de l'Opep conduiraient à une offre excédentaire d'environ "600 000 barils par jour" au cours du premier semestre de 2020. Aussi, avec une offre en expansion et une demande qui reste faible, Wood Mackenzie prévoit que la pression baissière va continuer de peser sur les prix. Sushant Gupta, expert chez Wood Mackenzie, donnant des valeurs indicatives, indique que "nous nous attendons à ce que les prix se stabilisent autour de 65 dollars le baril pour le premier semestre de cette année et autour de 64 dollars le baril pour toute l'année 2020". Les événements "géopolitiques" continueront de jouer un "rôle clé en 2020", a-t-il déclaré. Pourtant, les prix du pétrole "reviendront encore aux fondamentaux", a-t-il ajouté. Du côté de la demande, le différend commercial américano-chinois et la santé globale de l'économie mondiale joueront un rôle tout aussi important pour maintenir les prix en équilibre. Si Américains et Chinois arrivent à faire taire leurs divergences et si la croissance de l'économie mondiale est au rendez-vous, la demande pétrolière mondiale pourra augmenter, et, partant, tirer les cours vers le haut. Que fera l'Opep face au déséquilibre des marchés ? Wood Mackenzie s'attend à ce que l'organisation pétrolière "continue de réduire sa production pour 2020". L'Opep et ses alliés ont convenu en décembre 2019 de diminuer l'offre de 500 000 barils supplémentaires par jour jusqu'à sa prochaine réunion en mars 2020, ce qui porterait la réduction totale à 1,7 million de barils par jour. Mais sur quelle durée cette baisse doit-elle s'étaler ? Pour Wood Mackenzie, la durée de l'opération reste "incertaine". L'alliance énergétique (Opep+) se réunit généralement tous les six mois. Et sa prochaine réunion est prévue pour mars (2020). L'expert de Wood Mackenzie relève que "l'annonce de cette réunion a fait croire à certains analystes qu'une politique plus stricte ne durerait que pour le premier trimestre 2020". Gupta a fait valoir que les réductions supplémentaires montrent que l'Opep est "consciente d'une offre excédentaire" sur le marché pétrolier pendant au moins le premier semestre de cette année. Ils devront (l'Opep et ses alliés) "gérer cette offre excédentaire d'une manière ou d'une autre, soit par une meilleure conformité, soit par des réductions encore plus importantes pendant plus longtemps", a-t-il déclaré.