Le 48e mardi estudiantin à Oran n'a pas dérogé à la règle des dernières semaines puisqu'ils étaient un peu plus d'une centaine — entre étudiants et citoyens de tous horizons — à prendre le départ depuis la place du 1er-Novembre. Prenant la parole, un des participants rappellera que le hirak est national avant d'être régionaliste, appelant à des réformes en profondeur et refusant toute idée de dialogue. Un rejet réitéré par la foule qui a également repris les fondamentaux de la contestation populaire. Scandant "Dawla madania, machi âaskaria " et vilipendant les médias "flagorneurs" et "aux ordres", les manifestants ont appelé à la liberté de la presse et à l'indépendance de la justice : "Sahafa horra, âadala moustaqila". Défilant sur l'itinéraire classique du hirak, empruntant la rue d'Arzew jusqu'au siège de la wilaya, un énergumène, ne trouvant rien à faire, a commencé à provoquer les manifestants, créant un début de malaise vite maîtrisé. Un incident isolé tant la marche d'hier s'est déroulée dans un climat serein rendu possible par la décision de n'occuper qu'une seule voie de la rue. Le 48e mardi a été aussi l'occasion d'appeler à la libération de tous les détenus d'opinion et de dénoncer les nouvelles taxes imposées au citoyen. "Les impôts aux pauvres, le pétrole pour eux", a scandé la rue. Un participant arborait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : "Goulnalkoum raddou draham, machi kamlou aâlina bidharayab" (On vous a demandé de restituer l'argent et non de nous accabler d'impôts). Notons la participation à la marche d'hier, s'appuyant sur des béquilles, de G. Rabah, le hirakiste qui avait été fauché, un vendredi de manifestation, par un chauffard fou et dont le procès se poursuivra prochainement.