C'est aujourd'hui, samedi, que sera donné le coup d'envoi de la récolte du raisin dans la wilaya de Aïn Témouchent pour ces vendanges 2005. En effet, tout est fin prêt pour faire de cette opération une réussite totale et ce, malgré quelques appréhensions des viticulteurs nées à la suite des exigences de l'Oncv (voir Liberté du 16 août 2005) qui détient le monopole de la vinification. Les journées de mardi et mercredi passées ont été consacrées à une opération d'usage de pied de cuve qui consiste à une fermentation préliminaire d'une quantité de raisin nécessaire au lancement d'un cuvage à grande échelle. Ainsi, durant les deux jours, un pied de cuve d'une quantité de 500 hectolitres a été réalisé au niveau de la cave de Souf-telle située à Chabat El Leham et ce, au même titre qu'au niveau de la cave d'El Malah ainsi qu'à El Amria. Le PDG de l'Oncv, qui veille personnellement au déroulement de l'opération, se trouve actuellement dans la wilaya de Aïn Témouchent. Lors de son passage la semaine passée dans les différentes caves appartenant à l'Oncv, le PDG de cet office n'a pas été tendre envers les cavistes auxquels il a exigé une plus grande rigueur quant à la qualité du vin attendue. Pour rappel, la production de raisin de cuve à vinifier a été plafonnée à 60 000 q avec une panoplie de cépages composée de Carignan, Alicante, Grenache et Cinsault sachant que le prix fixé par l'Oncv à 20 DA/kg pour les trois premiers cepages et à 17 DA/kg pour le cépage Cinsault. Par ailleurs, les prévisions en terme de production de raisin de cuve dans la wilaya de Aïn Témouchent tournent autour de 200 000 q. Les cinq autres transformateurs privés qui activent dans la wilaya ne peuvent à eux seuls supporter le reste de la quantité à vinifier estimée à 140 000 q d'où la crainte des viticulteurs quant à la destination réelle de leurs productions. En effet, malgré des négociations serrées qui se sont déroulées ces tout derniers jours entre les différents partenaires ainsi que les responsables du secteur agricole, l'Oncv qui est préoccupé par la qualité du vin à commercialiser en raison surtout de la levée d'interdiction de l'importation du vin et pour faire face aux exigences du marché mondial du vin est resté de marbre. M. Djamel Badaoui, directeur de l'Oncv au niveau de la wilaya de Aïn Témouchent, lors de notre entretien, était catégorique dans le sens où “c'est au viticulteur de s'adapter aux besoins du marché. Les mentalités figées doivent être bousculées”. A bon entendeur… M. LARADJ