Le 51e rassemblement a eu lieu hier sur la place de la République. Les Algériens de France se préparent à célébrer le premier anniversaire du hirak. Une marche est prévue le 16 février prochain, un an, presque jour pour jour, après le premier rassemblement sur la place de la République pour rejeter la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat et demander le changement de système. Les organisations de la diaspora commencent à lancer des appels pour mobiliser le plus grand nombre de manifestants, en perspective du defilé parisien. Le Collectif des Algériens de Nantes a, par exemple, prévu de louer des bus pour convoyer des compatriotes résidant à l'est de l'Hexagone, jusqu'à la capitale française. La marche, qui se tiendra dans deux semaines, est la troizième depuis le début des manifestations en France. Les précédentes avaient réuni des milliers de personnes. Hier, sur la place de la République où s'est tenu le 51e rassemblement, les organisateurs ont tenu à mettre en évidence la détermination de très nombreux expatriés qui n'ont pas renoncé, au fil des mois, à leur engagement en faveur du changement. Ils rappellent notamment la mobilisation dans plusieurs villes de France contre l'élection présidentielle du 12 décembre dernier et les sit-in organisés pendant plusieurs semaines devant l'ambassade d'Algérie pour demander la libération des détenus d'opinion. Faïza Menaï, qui a pris part à la création du collectif Debout l'Algérie, décrit une année formidable qui a permis aux Algériens de France de passer de statut de spectateurs impuissants de la déliquescence du régime de Bouteflika à celui de soutiens actifs au mouvement populaire pour le changement. "L'engagement pour le hirak nous a réhabilités en tant que citoyens", se réjouit la militante, rappelant le vote, en 2016, d'un amendement de la Constitution qui exclut les binationaux de certaines fonctions d'Etat. La mesure vivement contestée par la diaspora en France n'avait, toutefois, pas donné lieu à des actions particulières. Il aura fallu attendre 2019 pour que nos compatriotes sortent dans la rue. Tout est parti d'un cri de révolte lancé au début de février 2019 sur les réseaux sociaux par Dani Yahia Ouaret, étudiant en architecture à Paris. Choqué par la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat, il appelle les Algériens de la région parisienne à organiser un rassemblement. L'appel est soutenu, entre autres, par Faïza Menaï et Farid Yaker, président du Mouvement France-Algérie et responsable pour l'île de France de l'Association de la diaspora pour la démocratie en Algérie (Adda). Dans la foulée, le collectif Debout l'Algérie se forme et endosse l'organisation du premier rassemblement sur la place de la République, le 17 février 2019. Le nombre de participants (plus de deux milliers) dépasse les prévisions des organisateurs et enthousiasme les Algériens de Paris, qui assisteront plus nombreux aux manifestations suivantes. Cette semaine, des membres fondateurs du collectif Debout l'Algérie devront se réunir symboliquement à Paris dans le même lieu où ils s'étaient donné rendez-vous, la première fois. Faïza Menaï, qui s'est chargée de lancer les invitations, évoque une rencontre fraternelle, qui permettra aussi de dresser le bilan d'une année d'actions.