La détermination et l'engagement de ceux qui ont participé à poursuivre la révolution jusqu'à l'aboutissement des revendications du peuple sont toujours intacts. Les étudiants et les citoyens qui ont pris pour habitude d'investir la rue chaque mardi, depuis février 2019, à Tizi Ouzou, n'ont vraisemblablement aucune intention d'abandonner le terrain de la lutte avant que la revendication d'un changement radical de système n'aboutisse. La communauté universitaire et les citoyens ont réaffirmé avec conviction cette intention lors de la 50e marche qu'ils ont organisée, hier, dans les rues de la capitale du Djurdjura. S'il est vrai que la marche d'hier, comme d'ailleurs toutes celles organisées depuis septembre, n'était plus, numériquement, ce qu'elles étaient, les marches de la communauté universitaire avant les vacances universitaires de l'été dernier à Tizi Ouzou, la détermination et l'engagement de ceux qui ont participé à poursuivre la révolution jusqu'à l'aboutissement des revendications du peuple sont restés intacts et sans faille. "La révolution du peuple triomphera et le système dictatorial chutera", "Pour une véritable transition démocratique", lit-on respectivement sur une imposante pancarte et une large banderole brandies au devant de cette marche qui s'est ébranlée de l'entrée du campus Hasnaoua de l'université de Tizi Ouzou pour se diriger vers la place de la Bougie suivant l'itinéraire habituel. À travers ces deux slogans, les centaines de manifestants ont réaffirmé à la fois la principale revendication du peuple et leur engagement à rester mobilisés sur le terrain. Sur plusieurs pancartes conçues sous forme de panneaux du code de la route, on pouvait lire également "Peuple prioritaire", "Stop à la dictature", "Halte à la répression", "Faites vos valises". Comme chaque mardi, au centre-ville, la marche faisait effet boule neige tant des citoyens de passage rejoignaient ses rangs au fur et à mesure qu'elle avançait, notamment sur l'avenue Abane-Ramdane. Poursuivant son chemin, la foule reprenait, derrière un jeune tenant un mégaphone, des champs construits à base des slogans de la révolution. "N'kemlouha ghir b selmiya, hetta nehiw lâaskar m El-Mouradia" (On va poursuivre la lutte pacifiquement jusqu'à déloger l'armée d'El-Mouradia), "La hiwar, la chiwar, errahil obligatoire" (Ni dialogue ni concertations, votre départ est obligatoire), "Abane Ramdane, l'architecte de la Révolution a laissé un slogan indiscutable : Etat civil et non militaire", scandaient, et de manière continue, les manifestants qui dénonçaient également l'exploitation du gaz de schiste et réclamaient la libération des détenus d'opinion. Accosté lors de la marche, un étudiant a estimé que "même si la communauté estudiantine est quelque peu gagnée par la démobilisation, il n'en demeure pas moins qu'elle reste quasi totalement acquise à la révolution du peuple". "Quant à nous, nous poursuivrons la révolution même si elle doit durer ce qu'a duré la Révolution de 54-62", nous dira, pour sa part, M'barek, un jeune citoyen qui a été de toutes les marches des vendredis et mardis.