Fidèle à son rendez-vous hebdomadaire, la communauté universitaire de Béjaïa a battu le pavé, hier, à travers les artères de la capitale des Hammadites. C'est la 51e marche organisée depuis le 26 février 2019 par le collectif des enseignants et travailleurs (ATS) de l'université Abderrahmane-Mira. Le coup d'envoi de la manifestation a été donné vers 10h30, depuis le campus de Targa Ouzemour, point de départ habituel de la marche. Bien que leur participation, hier, ait été faible, en raison des examens, les étudiants de Béjaïa n'ont pas été en marge de l'événement, puisqu'ils ont tenu à constituer un carré parmi les manifestants. Arrivée au carrefour d'Aâmriw, la foule verra ses rangs grossir avec le ralliement de ces centaines de citoyens qui se sont donné rendez-vous, comme à l'accoutumée, sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche. Outre des acteurs de la société civile, notamment des adhérents du Snapap et du Satef, plusieurs militants politiques et activistes du hirak, dont les représentants de parti et d'organisation regroupés autour du Pacte des forces de l'alternative démocratique (PAD), ont tenu à prendre part à cette manifestation de rue. Cette énième journée de mobilisation pour le changement radical du système politique en Algérie a été ponctuée par une grève partielle dans certains secteurs d'activité, tels que celui des finances (impôts, Trésor public, les Domaines, Conservation foncière, contrôle financier…), ainsi que ceux des collectivités locales (APC, daïras, wilayas) et de l'éducation. À noter que la marche d'hier a été l'occasion pour les manifestants de réitérer les mêmes revendications du mouvement populaire national qui s'apprête à célébrer le premier anniversaire de sa naissance. Lors de leur rassemblement devant l'institution judiciaire de Béjaïa, les manifestants ont scandé leurs slogans, tels que "Âadala el-qanoun, matchi tilifoune" (Pour une justice indépendante et non celle du téléphone), "Samidoune, lil îssaba rafidhoune" (Déterminés, nous refusons le pouvoir des gangs), "Pouvoir assassin", "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Libérez les otages, système dégage !".