Les Algériens de France réclament le départ du système politique et de tous ses symboles. Une foule des grands jours hier après-midi, à Paris, entre la place de la République et la place de la Bastille. De très nombreux Algériens ont défilé pour célébrer le premier anniversaire du hirak et le début des manifestations en France, le 17 février 2019. La marche organisée par plus de 20 collectifs, partis et organisations de la diaspora s'est déroulée dans une ambiance à la fois joyeuse et solennelle. Beaucoup de manifestants sont venus drapés dans le drapeau algérien et l'emblème amazigh. Des prises de parole ont été organisées au pied de la statue de Marianne, sur la place de la République, avant le début du défilé. Des compatriotes ont insisté sur la poursuite de la mobilisation en France pour faire écho au hirak et pression pour un changement radical du système. Les slogans qui ont été scandés pendant la marche exprimaient tous cette double exigence : "Djazaïr hourra democratia", "Yahna yantouma, maranach habssine", "Dawla madania, machi âaskaria, machi islamia". Les marcheurs, parfaitement encadrés par des volontaires reconnaissables à leurs gilets orange, formaient plusieurs carrés. Le Collectif Dzayer 2.0 a déployé une banderole très colorée en faveur d'un "Etat libre et heureux". De son côté, Debout l'Algérie a martelé sur une affiche son attachement à une assemblée constituante. Outre les Algériens de Paris, des compatriotes résidant dans d'autres villes de France ont participé à la marche. Ils sont venus de Lille, de Lyon, de Marseille, de Toulouse, de Strasbourg… Free Algeria, qui représente des organisations de la diaspora dans d'autres pays d'Europe, était également présente. Des Algériens ont rallié la capitale française depuis Bruxelles et Rome. "Je suis content de voir que la mobilisation est toujours intacte", s'est réjoui Anis, étudiant dans la capitale belge. Il y a un an, il faisait partie de ceux qui se sont rassemblés pour la première fois sur la place de la République, pour dire non au cinquième mandat de Bouteflika. Dans un communiqué commun, les organisations qui ont initié la marche d'hier ont rappelé que les Algériens de l'étranger se sont toujours impliqués dans les batailles pour la liberté et la démocratie qui ont lieu à l'intérieur du pays. "Partie intégrante du peuple algérien et fidèle au combat historique pour la démocratie, la diaspora a renoué avec ses traditions et a accompagné dès le début du soulèvement le processus révolutionnaire de février 2019", précise le communiqué. Ses rédacteurs s'élèvent contre la volonté du régime actuel de "donner le coup de grâce à la révolution", en agitant à la fois la carotte et le bâton. "Les libérations partielles des détenus politiques et d'opinion, le chantage au terrorisme, le discours haineux visant à diviser les Algériens, les intimidations et les arrestations…, toutes ces pratiques n'ont aucun impact sur la volonté populaire", soulignent les organisations de la diaspora. Dénonçant un "pseudo-débat" sur la révision de la Constitution, elles rappellent que le peuple milite pour une véritable transition politique qui implique le départ du système et de tous ses symboles.