Tout en confirmant que la première mouture de la proposition des autorités sera remise incessamment à "tout le monde" pour débat, le président de la République a révélé que les autorités laisseront "un mois" de débat à la classe politique pour que "chacun puisse donner son avis". À quelques jours de la célébration du premier anniversaire du hirak populaire, Abdelmadjid Tebboune rappelle, une nouvelle fois, que sa seule réponse à donner aux contestations populaires est la révision "sans limite" de l'actuelle Constitution. Lorsqu'il a ouvert, hier matin, au Palais des nations de Club-des-Pins à Alger, les travaux de la réunion gouvernement-walis, le chef de l'Etat a donné l'impression de faire de nouvelles concessions. Evoquant une réunion avec Ahmed Laraba, le coordinateur du panel de juristes chargés d'élaborer la mouture de la révision constitutionnelle, Abdelmadjid Tebboune a indiqué "insister sur le fait qu'il n'existe aucune restriction (dans la révision de la Constitution, NDLR), hormis ce qui a trait à l'unité nationale et à l'identité nationale". Tout en confirmant que la première mouture de la proposition des autorités sera remise incessamment à "tout le monde" pour débat, Abdelmadjid Tebboune a révélé que les autorités laisseront "un mois" de débats à la classe politique pour que "chacun puisse donner son avis". "Tout un chacun est en droit d'émettre un avis, négatif ou positif" sur la proposition des autorités, mais "nous allons prendre une décision rationnelle", a-t-il prédit, tout en insistant sur la nécessité de doter le pays d'une "Constitution consensuelle". Pour confirmer qu'il est "attentif" à toutes les propositions, Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu'une "Cour constitutionnelle" pourra voir le jour à l'issue de la révision de la Constitution. Cette institution, qui sera la plus haute juridiction du pays, "sera indépendante comme l'est l'Autorité des élections" et "permettra de rétablir chacun dans son droit" en réglant, notamment, "les litiges institutionnels". Elle sera un atout supplémentaire "en plus du Conseil constitutionnel", a-t-il ajouté. Plus globalement, Abdelmadjid Tebboune estime que la prochaine révision de la Constitution "consacrera la séparation des pouvoirs pour définir les missions de chacun. Cela nous permettra de rompre avec les anciennes pratiques et les dérapages de l'autocratie". Le chef de l'Etat a affiché, dans la foulée, son souhait de "bâtir ensemble une démocratie réelle et solide, non conjoncturelle et pas sur mesure. Nous empruntons progressivement cette voie". Outre la Constitution, Abdelmadjid Tebboune a rappelé que les autorités vont "réviser en profondeur" la loi électorale pour "séparer l'argent de la politique" et "construire une nouvelle classe politique". Avant de parvenir à ces projets, le chef de l'Etat a rappelé les vertus du combat "du hirak béni". "Il y a de cela une année, les citoyens et citoyennes sont sortis dans un hirak béni pacifique, sous la protection de l'Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN), pour revendiquer le changement et rejeter, pacifiquement, l'aventure qui a failli conduire à l'effondrement de l'Etat national et de ses piliers pour retomber dans la tragédie vécue lors des années 90", a-t-il rappelé. Mais comme à son habitude, le président de la République a évité de se prononcer sur la poursuite du mouvement populaire après son élection en décembre dernier. Pour lui, "cet élan populaire" a permis aux Algériens de "choisir" un président de la République "dans des élections propres et transparentes".