Des canaux de dialogue et de concertation entre les composantes du tissu national constitué par les partenaires politiques et sociaux seront ouverts incessamment. L'instruction relative à ce dialogue national, est fin prête, et sera promulguée après son approbation par le président Bouteflika. Les contacts avec les parties concernées pourront alors être engagés. C'est l'annonce faite ce samedi à Alger, par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, lors d'une visite de travail et d'inspection au projet de la Grande mosquée d'Alger. Par «parties concernées», le gouvernement entend «les partis représentés à l'Assemblée populaire nationale (APN), au Conseil de la nation et le mouvement associatif», a ajouté Abdelmadjid Tebboune qui a précisé que «toutes les parties seront présentes pour émettre leurs avis à la faveur d'une conférence ouverte qui sera une occasion pour exprimer les différents avis». Les discussions feront l'objet d'un rapport final qui servira de base d'un débat avec les spécialistes, a fait savoir le Premier ministre. Par cette initiative, le Premier ministre vise à rencontrer «toutes les composantes du tissus national, qu'elles soient politiques, syndicales, académiques ou associatives », pour expliquer la démarche de l'exécutif, en vue d'obtenir «la confiance et l'adhésion de toutes les catégories du peuple». Dans ce dialogue, le gouvernement tient à veiller à éviter «les polémiques stériles pour focaliser son effort collectif sur la réalisation de sa mission en faisant prévaloir la stabilité du pays et la cohésion sociale au dessus de toute autre considération». C'est ce qu'avait affirmé Abdelmadjid Tebboune, lors de la présentation du Plan d'action du gouvernement devant les membres du Conseil de la nation, après son adoption par l'Assemblée populaire nationale (APN). Le gouvernement est conscient, a souligné le Premier ministre, qu'«un consensus autour des questions nationales majeures facilitera grandement la réalisation des objectifs tracés dans son Plan d'action pour la mise en œuvre du programme du président de la République ». La gestion de la crise économique en vue de préserver l'indépendance et la souveraineté nationale dans la prise de décision, rend impératif d'atteindre ce consensus national. Il faut rappeler que ce dialogue n'est pas sans précédent. Le projet de révision constitutionnelle, initié par le président de la République avait été élaboré à l'issue de trois rounds de dialogue auxquels ont participé les composantes de classe politique, du mouvement associatif ainsi que des personnalités nationales. Ce dialogue qui avait été appelé «consultations sur le projet de révision de la Constitution» s'étaient achevées le 8 juillet 2014. 150 personnalités avaient été reçues, durant 38 jours à raison de 4 par jour, par Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République qui était alors chargé de ces consultations. Leurs propositions ont été consignées dans un rapport soumis au président de la République. Pour le dialogue annoncé par Abdelmadjid Tebboune, il faudra attendre la promulgation de l'instruction pour en connaître les modalités et la durée. Il semble que l'ordre du jour portera sur les questions économiques mais il n'est pas exclu que la préparation des élections locales, prévues en novembre ou décembre prochains, fassent partie des points à discuter. Par qui sera piloté ce dialogue ? En toute vraisemblance, par les services du Premier ministre, puisqu'il s'agit de l'action gouvernementale. Si cette initiative réussit elle permettra de réaliser l'élargissement de la base politique et sociale du gouvernement qui se limite actuellement aux forces qui ont accepté de faire partie de l'Exécutif. L'enjeu est de taille, s'agissant de parvenir à un consensus national, le fameux «front interne» indispensable à la stabilité du pays, qui préserve l'Algérie de toutes formes d'ingérences.