Plusieurs actions ont été initiées par des collectifs citoyens, tout au long de l'année écoulée, pour soutenir le mouvement populaire en Algérie. Les Algériens de France se sont notamment mobilisés contre la tenue du scrutin présidentiel du 12 décembre. Tout est parti du cri de révolte de Dani Yahia Ouaret, diffusé sur sa page Facebook, sous la forme d'un appel à manifester en France contre le cinquième mandat de Bouteflika. Publié le 10 février 2019, le post du jeune étudiant en architecture résidant à Paris devient vite viral. Il comporte un slogan, "Non à la honte. L'Algérie ne vous appartient pas", qui est repris en chœur par des milliers de manifestants lors du premier rassemblement organisé sur la place de la République, quelques jours plus tard, le dimanche 17 février. "Nous avons démontré tous ensemble que nous sommes impliqués et soucieux de l'avenir du pays", commente aujourd'hui Dani. Dimanche dernier, il était dans le défilé parisien entre la place de la République et la place de la Bastille, pour marquer le premier anniversaire du début des manifestations en France. Beaucoup d'autres Algériens ont également battu le pavé, encadrés par un certain nombre d'organisations qui ont été créées dans l'Hexagone pour soutenir le Hirak. Le collectif Debout l'Algérie fait partie des premiers-nés. L'une de ses animatrices, Faïza Menaï, se souvient, avec beaucoup d'émotion, d'une réunion tenue dans un café au quartier des Halles, pour préparer le premier rassemblement parisien et aider Dani Yahia Ouaret à obtenir une autorisation de la préfecture. "Le niveau de participation des manifestants a dépassé nos attentes. Ils étaient encore plus nombreux les dimanches suivants", dit-elle, comblée par la tournure des événements. En plus des rassemblements dominicaux de la place de la République, d'autres formes d'action ont été engagées par les collectifs de la diaspora tout au long de l'année dernière, dont des marches à Paris et une à Bruxelles, à proximité du siège de la Commission européenne en décembre dernier. Pendant l'été, la section parisienne du réseau de lutte contre la répression et pour la libération des détenus d'opinion a tenu pendant plusieurs vendredis des sit-in devant les locaux de l'ambassade d'Algérie à Paris pour protester contre l'arrestation de militants politiques et de manifestants. Des collectes de fonds au profit des familles de prisonniers ont été par ailleurs organisées. Au niveau politique, les animateurs du mouvement de soutien au Hirak dans l'Hexagone ont initié des conférences et des débats pour alerter sur la situation en Algérie et susciter la solidarité au plan international. Des actions coup-de-poing (manifestation devant le siège de Facebook et d'Eutelsat à Paris, perturbation d'une réunion des actionnaires de l'entreprise Total à Strasbourg…) ont été par ailleurs improvisées. Les différents collectifs se sont enfin illustrés en mobilisant nos compatriotes en France contre la tenue du scrutin présidentiel du 12 décembre 2019. Des rassemblements ont ciblé tous les consulats qui ont hébergé l'opération de vote. Des actions similaires ont eu lieu dans d'autres pays, induisant un taux d'abstention de la communauté algérienne à l'étranger qui a dépassé les 90%.