Outre les marches qui seront organisées à Paris et à Bruxelles, d'autres manifestations se dérouleront dans d'autres villes françaises, européennes et sur le continent américain. Des Algériens de la région parisienne marcheront dans la capitale française dimanche prochain, contre le scrutin présidentiel du 12 décembre, tandis que d'autres iront défiler le même jour, à Bruxelles, à proximité du siège de la Commission de l'UE. "Avec des copains, nous avons opté cette fois, pour la marche bruxelloise car c'est là-bas que se décide la politique européenne. L'Europe qui se gargarise de grands mots sur la protection des droits de l'Homme, méprise le combat du peuple algérien pour la démocratie et se tait sur la politique répressive du régime", a dénoncé Rafik, déterminé à faire entendre sa voix, sous les bâtiments de l'institution européenne. Sur la place de la République, à Paris, où se tenait hier un nouveau rassemblement de soutien au hirak et pour le changement politique en Algérie, des solutions ont été proposées par des compatriotes pour convoyer les manifestants jusqu'à Bruxelles. Certains se sont portés volontaires pour louer des cars alors que d'autres ont suggéré des formules de covoiturage. "Je peux emmener avec moi jusqu'à trois personnes", a proposé par exemple, Akli, cadre dans une entreprise privée parisienne. Le manifestant pense surtout aux étudiants qui ne pourront pas voyager par train faute de moyens suffisants. "Je les vois venir ici chaque dimanche. Toujours aussi mobilisés. Ils ont l'Algérie dans le cœur. Leur enthousiasme et leur implication me rappellent ma jeunesse, le temps où j'étais moi-même étudiant en Algérie", s'émeut notre interlocuteur qui s'est remémoré, l'espace d'un instant, ses anciens faits d'armes en tant que militant de la cause berbère dans les années 80. Le 1er novembre dernier, il a pris part comme des milliers d'Algériens à la marche contre le système, qui a eu lieu entre la place de la République et la place de la Bastille. Dimanche prochain, les manifestants rejoindront à partir du même point, la place de la Nation. Les principaux mots d'ordre retenus pour cette marche sont "l'annulation des élections, l'arrêt de la répression, la libération des détenus politiques et d'opinion, le respect des droits humains et des libertés, l'indépendance, l'impartialité de la justice, l'ouverture du champ politique et médiatique, la primauté du civil et le politique sur le militaire, la mise en place d'un processus constituant, fondant un Etat de droit démocratique et social et l'avènement d'une nouvelle république". "Ne l'oublions pas ! le simulacre électoral du 12 décembre prochain imposé au peuple a pour objectif de permettre la reconduction du régime à travers une succession clanique négatrice du droit du peuple algérien à l'exercice de sa souveraineté", explique Libérons l'Algérie, un des collectifs qui organise le défilé parisien. Selon cette organisation, la mobilisation populaire qui a pu déjouer les élections d'avril et de juillet derniers est capable d'empêcher la tenue d'un nouveau scrutin "joué d'avance avec la même administration, les mêmes outils et les mêmes symboles". Il est à noter qu'outre les marches de Paris et de Bruxelles, des actions diverses de rejet des élections seront organisées également le 1er décembre dans d'autres villes de France, d'Europe, au Canada et aux Etats-Unis.