Outre la mobilisation de ce mardi, la communauté universitaire a le regard braqué sur demain où elle compte battre le pavé pour célébrer une année de son mouvement de contestation. La 53e marche de la communauté universitaire de Constantine a vu encore défiler des centaines d'étudiants et de citoyens, toujours aussi déterminés et intransigeants à l'égard des dirigeants actuels du pays, aux cris de "Dawla madania, matchi âaskaria". En effet, Les manifestants qui se ont regroupés à 13h30 sur la place du Colonel Amirouche (la Pyramide), lieu de ralliement habituel, pour atteindre le centre-ville, se sont mis en marche en entonnant l'hymne national avant d'entamer leur 53e acte de mobilisation pour le départ définitif de toutes les figures du système politique en Algérie. Tout au long de l'itinéraire emprunté, des citoyens venaient, comme de coutume, grossir les rangs des manifestants, en scandant les slogans habituels : "Dawla madania, machi âaskaria", "Jazaïr houra democratia" ou encore "les syndicats à la poubelle, et l'université prendra son indépendance", "Enkemlou fiha ghir be silmiya, we ennehou el-âaskar mel Mouradia" (On poursuivra notre combat pacifiquement, et on boutera les militaires hors du palais d'El-Mouradia). Depuis son ‘'élection'', le président de la République ne cesse d'être la cible des manifestants. À cet effet, ces derniers ont scandé des slogans hostiles au pouvoir tout en qualifiant Tebboune de "président illégitime". Les marcheurs ont d'emblée chargé ce dernier en entonnant en chœur "Tebboune m'zawar djabouh el-âaskar, makache echar'îya, echaâb et'harrar houa elli y qarrar, dawla madania" (Tebboune est un président venu par la fraude. Il n'a pas de légitimité. Le peuple s'est libéré, c'est lui qui décide. Etat civil). Le cortège traverse le boulevard Abane-Ramdane, emprunte les allées Ben Boulaïd en criant : "Presse libre, justice indépendante" , "Libérez les détenus" et "Y en a marre des généraux". Au boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean) on pouvait entendre : "Achaâb yourid isqate ennidham" (Le peuple veut la chute du système), un slogan qui reviendra à quatre ou cinq reprises. Les universitaires ont également brandi des pancartes et des banderoles exprimant les revendications du hirak depuis le 22 février et des portraits des détenus d'opinion notamment celui de Fodil Boumala.