Des dizaines de travailleurs affiliés à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ont protesté hier, non loin de l'annexe du siège du ministère de l'Education nationale, au Ruisseau (Alger), pour faire pression sur le gouvernement et l'amener à répondre favorablement à leur plateforme de revendications socioprofessionnelles. Lors de ce rassemblement, les protestataires, qui étaient encadrés par un service d'ordre, ont déployé des banderoles et brandi des pancartes qui résument leur principale demande. Ils ont scandé des slogans tels que "Une école algérienne libre", souligné l'"impérieuse nécessité de procéder à la révision du statut particulier, afin d'assurer l'équité pour tous les corps" d'enseignants et de travailleurs du secteur, et réitéré la demande de réforme du système éducatif qu'ils jugent être "une nécessité pédagogique et un devoir national". Outre le droit à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, qu'ils considèrent comme "un droit acquis", les travailleurs affiliés à l'Unpef ont revendiqué l'intégration de l'enseignement sur la liste des métiers pénibles, en indiquant que "l'enseignement fait partie des métiers pénibles dans le monde entier, à l'exception de l'Algérie", aux côtés d'autres questions pédagogiques, dont le dossier des enseignants du primaire. "Le cycle primaire est fondamental pour la construction de l'enseignement de base", pouvait-on ainsi lire sur une des pancartes brandies à l'occasion. Autant de dossiers qui ont toujours figuré au centre des revendications sociales du syndicat lors des précédentes actions organisées, y compris dans le cadre de l'Intersyndicale de l'éducation ou de la Confédération des syndicats algériens. Dans son intervention devant les travailleurs ainsi rassemblés, le coordinateur national de l'Unpef, Sadek Dziri, a indiqué que ce rassemblement "se veut une réponse au plan d'action du gouvernement qui n'a pas pris en compte les grands dossiers auxquels a appelé la famille éducative". Pour lui, ce sit-in constitue également le moyen de pression pour "réhabiliter non seulement l'école, en tant que noyau de base, mais aussi le statut particulier du secteur de l'éducation, que nous voulons mettre au diapason des ambitions de l'enseignant et de l'école pour leur donner la place qui leur sied et les placer au centre des intérêts, comme le prévoit la loi orientation". Beaucoup de catégories du secteur de l'éducation sont lésées par le statut particulier, a fait savoir M. Dziri, en citant les laborantins qui souffrent de maladies graves (cancers) du fait des produits chimiques, mais aussi les superviseurs d'éducation, les conseillers d'orientation, les intendants, les corps communs et ouvriers professionnels, etc. "Toutes ces catégories nécessitent une attention de la part du gouvernement, dont le plan d'action a comporté deux actions pour l'amélioration du pouvoir d'achat, que sont la révision à la hausse du SNMG et l'exonération de l'IRG des salaires de moins de 30 000 DA, des mesures qui ne servent que les bas salaires et ceux dont le salaire est calculé sur le SNMG", a indiqué l'orateur, avant de réclamer une justice sociale en matière d'impôts et l'allégement de cet impôt.