Le voisin égyptien de la Libye a demandé à l'ONU de nommer un nouvel émissaire pour la Libye, après la démission du diplomate libanais Ghassane Salamé la semaine dernière, en plein milieu des discussions de Genève, officiellement pour des raisons de santé. Cette demande est intervenue au cours d'un échange téléphonique lundi entre le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Chokri, et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a indiqué un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères publié sur sa page Facebook. La démission de Ghassane Salamé constitue un coup politique dur pour le processus de résolution de la crise libyenne, dans la mesure qu'elle confirme une fois de plus la complexité du conflit en Libye, aggravé par l'ingérence étrangère et les rivalités tribales et personnelles de parties libyennes. La situation sur le terrain le démontre chaque jour, avec la poursuite des combats dans et autour de la capitale Tripoli, en raison du refus de général Khalifa Haftar de signer un accord de cessez-le-feu durable, sous l'égide de l'ONU. L'homme fort de l'Est a lancé une vaste opération militaire depuis le 4 avril dernier pour prendre le contrôle de Tripoli, où siège le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), internationalement reconnu. Reçu lundi par le président français Emmanuel Macron, Khalifa Haftar a conditionné tout accord de cessez-le-feu par la dissolution des milices et groupes armés qui appuient le GNA. Selon un communiqué de l'Elysée, M. Haftar "a assuré qu'il s'engageait à signer le document du cessez-le-feu mais que cet engagement cesserait si les milices ne le respectent pas". Le GNA est soutenu par la Turquie et le Qatar. Le maréchal Haftar, qui doit prochainement se rendre en Allemagne, est soutenu par les Emirats arabes unis, la Russie, l'Egypte et l'Arabie Saoudite. Quant à la France, elle affirme qu'elle n'est "pas pro-Haftar ou pro-Sarraj", alors qu'elle est soupçonnée de soutenir en coulisses l'homme fort de l'Est libyen, ce qu'elle dément.