Une peine de six mois de prison ferme a été requise hier contre quatre hirakistes, pour "atteinte à l'unité nationale" et "outrage à corps constitué". Le premier à comparaître devant le tribunal correctionnel de Cité Djamel Abdelhadi Abbès, qui a affirmé qu'il n'avait jamais insulté un officier de police ni porté atteinte à l'unité nationale. Il a relaté comment, après l'arrestation d'Affif Abderrahmene à l'issue de la marche du 21 juin 2019, il s'était rendu avec de nombreux hirakistes au siège de la sûreté de wilaya pour s'enquérir de la situation d'Affif. Au réquisitoire du procureur de la République qui a requis six mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pour une "victime des dépassements policiers" et la légèreté de l'instruction qui n'a pas tenu compte des publications de l'accusé appelant à l'unité entre les Algériens et entre le peuple et l'armée. Ayad Lounis et Benachour Abdennour — Naït Hocine Sofiane ne s'étant pas présenté au procès — ont, par la suite, comparu pour répondre d'atteinte à l'intégrité du territoire, l'un pour avoir arboré l'étendard amazigh et l'autre pour avoir porté… le maillot de la JSK. Là aussi, le parquet a requis six mois de prison ferme. Les avocats ont "taillé en pièces" la police qui a procédé aux interpellations ainsi que les magistrats qui ont permis que pareils dossiers finissent par un procès. "Avec ce dossier, nous avons touché le fond", a déploré la défense en relatant comment Benachour Abdennour a été délesté du maillot, objet du présumé délit, et présenté devant le magistrat instructeur en tricot de peau. "Revenu de sa surprise, le juge d'instruction a immédiatement ordonné qu'on lui restitue son tee-shirt…", s'est rappelé un avocat. Quant à Ayad Lounis, il a été arrêté alors qu'il arborait l'emblème national et l'étendard amazigh. Le tribunal correctionnel de Cité Djamel devra rendre ses jugements la semaine prochaine.