Une dizaine de jours après la décision de décréter le confinement total des populations de la wilaya de Blida et partiel dans d'autres wilayas, le gouvernement durcit ces mesures. On se dirige graduellement vers un confinement total du pays dans les jours à venir. Par à-coups, les autorités introduisent, quasiment chaque semaine, de nouvelles mesures pour circonscrire l'épidémie de coronavirus. Par petites doses, les couvre-feux se transforment en confinement. Visiblement, les autorités veulent aller doucement sans donner l'impression de bousculer les habitudes des citoyens. Après avoir décidé, le 12 mars dernier, de fermer les écoles, crèches et universités à une semaine des vacances officielles, le gouvernement est allé plus loin. Douze jours plus tard, la wilaya de Blida était déclarée, le 24 mars, en confinement total. C'est dans cette wilaya que le coronavirus a commencé sa propagation dans le pays. C'est également cette région qui enregistre le plus important nombre de personnes atteintes et de décès dus au Covid-19. Alger, limitrophe de Blida et deuxième en termes de cas enregistrés, a fait l'objet, dans un premier temps, d'une mesure de confinement partiel, au même titre que huit autres wilayas. Les neuf circonscriptions sont les plus touchées. Mais cela ne semble pas avoir suffi. Alors que les appels, de la part des responsables et des acteurs associatifs, au respect strict du confinement se multiplient, des citoyens continuent de vaquer à leurs occupations quotidiennes comme si la situation était normale. Ce qui a provoqué l'ire du chef de l'Etat lui-même. Dans une interview accordée à trois journalistes algériens, Abdelmadjid Tebboune avait, en effet, mis en cause des citoyens qui "continuent de se rassembler". Il avait appelé au "respect" des consignes comme "seul remède" à la pandémie. Mais il a refusé de décréter un confinement total dans le pays. "On agit en fonction de l'évolution de l'épidémie", avait-il suggéré tout en estimant "injuste" de "confiner une wilaya où il y un seul ou deux cas" confirmés de Covid-19. À la place d'un confinement total, il avait prévu la possibilité d'aller vers la fermeture de certains quartiers et communes. Mais la courbe ascendante de la situation épidémique dans le pays semble avoir poussé les autorités à agir plus vite que prévu. Après avoir tenté de rassurer sur le fait que la situation était "sous contrôle", le gouvernement commence à montrer des signes d'inquiétude. Les déclarations, hier, du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid qui affirmait que le "nombre de personnes atteintes" par le virus va augmenter dans les jours à venir, confirment en effet qu'il y a urgence à aller plus loin dans les mesures de prévention. En parlant de la sorte, le professeur Benbouzid a dû avoir des remontées d'informations dans les régions sur l'éventualité de voir l'épidémie toucher de plus en plus de territoires. D'où la prise de décision d'élargir le confinement partiel à toutes les wilayas du pays. Et tout indique que si ces mesures ne suffisent pas, le gouvernement va aller plus loin. Un confinement total d'une partie du pays n'est visiblement pas exclu. Surtout que jusqu'à présent, le confinement n'est respecté que partiellement.