Au terme d'un début de qualifications catastrophiques, l'équipe nationale de football est réduite à jouer un rôle d'arbitre dans ce groupe, même si en ce qui concerne le passage à la CAN 2006, il existe encore une petite chance pour les Verts, vraiment infime, au point où les Algériens ne se font plus d'illusion. La réception du Nigeria, dont la confrontation est prévue aujourd'hui au stade Zabana d'Oran à partir de 20h30, constitue beaucoup plus une étape dans le processus de réforme de cette sélection nationale, version Ighil Méziane, chargé par la fédération de préparer le terrain au futur coach national. La majorité de sa composante, jeune et pétrie de qualités, a besoin de s'aguerrir au fil du temps afin de pouvoir être prête pour les prochaines éliminatoires de la CAN 2008, d'où la nécessité de jouer ce genre de rencontres avec toute la rigueur voulue. Et puis, ce n'est pas tout le temps que les Algériens auront l'occasion de se frotter à ces monstres nigérians considérés comme une référence dans le continent et même dans le monde. Les Ziani, Meniri, Mansouri et autre Boutabout, loin de la pression du résultat et motivés par le désir de faire bonne figure face aux stars nigérianes, ont beaucoup à apprendre dans ce genre de match, surtout que l'adversaire sera obligé de se donner à fond pour tenter d'arracher, ici même en Algérie, la victoire qui lui ouvrirait grandes les portes de la qualification au Mondial 2006. En effet, à égalité de points avec l'Angola, le Nigeria ferait certainement un grand pas vers l'Allemagne en cas de succès ce soir. Point donc de calcul, cela donnera lieu à coup sûr à une rencontre ouverte et disputée. Les joueurs algériens, pour la majorité des pros évoluant en France, en stage depuis lundi dernier à Oran, veulent profiter de ce rendez-vous pour envoyer des signes positifs quant à un avenir très proche meilleur. “La reconstruction d'une sélection nationale digne de ce nom commence dès aujourd'hui et c'est à travers des matches comme ceux-là, où il faut surtout défendre le prestige du pays, que l'on arrive à améliorer notre niveau”, souligne le revenant Saïfi, auteur d'un excellent début de saison avec son nouveau club, Ajaccio, et qui a certainement une revanche à prendre sur le sort après sa mise à l'écart par l'ex-entraîneur, Ali Fergani. Et d'ajouter : “Les Algériens ont besoin de vérifier que quelque chose est en train de se construire au sein de l'EN. À nous de le prouver sur le terrain.” Pour sa part, l'entraîneur national intérimaire, Méziane Ighil, a axé son intervention sur “la nette détermination des joueurs à faire un bon match et défendre les couleurs nationales face à un adversaire qui aura la pression sur les épaules”. Dans tous les cas, à défaut de leur garantir le spectacle en Allemagne ou en… Egypte, les actuels sélectionnés doivent au moins prouver que les Algériens peuvent compter sur eux dans un avenir proche. S. B.