L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti hier contre toute précipitation par certains pays à aller vers le déconfinement, estimant que le risque de résurgence de la pandémie de coronavirus (Covid-19) est important, en l'absence pour le moment d'un vaccin efficace. "Je sais que certains pays préparent déjà la transition pour sortir des restrictions de confinement. Comme tout le monde, l'OMS aimerait voir les restrictions levées. Mais lever les restrictions trop rapidement pourrait entraîner une résurgence mortelle" de la pandémie, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'organisation onusienne, cité par les agences de presse. "Le reflux pourrait être aussi mortel que sa propagation s'il n'est pas géré convenablement", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse virtuelle à Genève (Suisse), siège de cette organisation onusienne, qui a relancé aussi l'alerte sur la dangereuse vitesse avec laquelle le Covid-19 est en train de progresser en Afrique. "Chaque individu a un rôle à jouer pour vaincre la pandémie", a insisté le docteur Tedros, ancien ministre éthiopien de la Santé. La Chine, premier foyer de la pandémie, a décidé de déconfiner la province de Wuhan, après trois mois d'isolement et d'une pandémie qui a fait plus de 3 000 morts depuis fin novembre, selon les chiffres contestés des autorités chinoises. En Corée du Sud, Séoul a évité le confinement, optant pour une autre manière de lutter contre le coronavirus, en responsabilisant ses citoyens individuellement à adopter les gestes de distanciation. Dans les deux pays, malgré une batterie de mesures et une lutte sans relâche contre la pandémie, des patients guéris ont été de nouveaux testés positifs au Covid-19, ce qui n'est pas pour rassurer le milieu de la santé, ni les autorités des pays qui ne cessent d'enregistrer de nouveaux cas de malades atteints par ce virus et qui a déjà fait plus de 100 000 morts sur plus de 1,7 millions d'infections officiellement recensées à travers le monde. Parallèlement, l'OMS a lancé un nouvel avertissement quant au danger qui pèse sur l'Afrique, un continent en manque de moyens et dont le système de santé est plus que fragile dans la quasi-totalité des 55 pays le composant. "Parmi les 47 pays de la région Afrique de l'OMS, près de 60% signalent des cas de Covid-19 à plusieurs endroits, contre environ 21% il y a deux semaines", explique l'organisation onusienne, et "il existe des groupes de cas et une propagation communautaire dans au moins 16 pays", lit-on dans un communiqué sur le site de l'ONU. "Une analyse préliminaire des décès dus au Covid-19 révèle que plus de la moitié (55%) des décès signalés concernent des personnes de plus de 60 ans et pourtant, ils ne représentent que 16% du total des cas", explique le communiqué. Autrement dit, "cela pourrait indiquer que les Africains les plus âgés courent un risque plus élevé de mourir du Covid-19", s'inquiète encore l'OMS.