Pendant que Raghda Saddam Hussein affirme avoir préparé une stratégie judiciaire et médiatique pour assurer la défense de son père, ses avocats actuels déclarent invalide la date du début du procès. Par la voix d'un de ses membres, le collectif de défense du président irakien déchu récuse la date fixée par la justice de Bagdad, qu'il considère comme invalide. “L'équipe de défense n'a pas été informée de cette décision et ne l'a pas signée. Elle est invalide”, a déclaré, hier, à la presse Khalil Doulaïmi, le chef de l'équipe d'avocats entourant Saddam Hussein. L'avocat n'a pas manqué d'insister sur l'absence de la légitimité du tribunal spécial irakien, qui a été chargé de juger l'ex-maître de Bagdad et ses anciens collaborateurs. “Il faudra des années pour étudier les 36 tonnes de dossiers”, a-t-il notamment ajouté pour montrer que la défense ne sera pas prête pour assurer convenablement sa mission. Pendant ce temps la fille de l'ancien chef de l'Etat irakien annonçait de Amman avoir mis au point une stratégie judiciaire et médiatique pour le défendre. Parmi les mesures importantes qu'elle compte entreprendre figurent la désignation d'une nouvelle équipe d'avocats et la mise en place d'une campagne de communication. “Nous avons constitué une nouvelle équipe de juristes composée notamment d'éminents avocats américains, européens, asiatiques et arabes choisis sur la base de leurs compétences pour assurer une défense plus forte”, a déclaré Abdel Hak Alani, un des conseillers juridiques de Raghda Saddam Hussein. Dans son communiqué de presse, Raghda affirme avoir élaboré un plan de travail pour les six semaines à venir grâce à la collaboration pendant trois jours d'experts légaux venus d'Irak, du Yémen, du Soudan, du Liban et de Jordanie. À en croire ses déclarations, un “nouveau comité légal d'avocats internationaux” sera formé les plus de 1500 conseils arabes et occidentaux renvoyés le 8 août dernier. De ce groupe, jugé inefficace car ses membres rendaient des avis contradictoires, seul l'Egyptien Khalil Doulaïmi a été maintenu. Ce dernier s'est entretenu au moins une fois avec le président irakien déchu dans sa prison. La composition du nouveau collectif de défense n'a toutefois pas été communiquée à la presse. Il est prévu la création d'un “comité des affaires médiatiques et politiques”, dans la perspective de “tenir l'opinion publique arabe et internationale bien informée des développements dans cette affaire”, ajoute Raghda Saddam Hussein. Enfin, le porte-parole du gouvernement irakien, qui a annoncé la date du 19 octobre pour la tenue du procès l'ancien président irakien, a rappelé que ce dernier est notamment accusé d'avoir ordonné le massacre de chiites à Doudjaïl, dans le nord de l'Irak, en 1982. Selon des experts judiciaires, il ne fait aucun doute que le procès sera maintenu à la date fixée, soit quatre jours après le référendum sur la nouvelle Constitution irakienne. K. ABDELKAMEL