Le gouvernement a annoncé dans la soirée de jeudi un réaménagement de l'horaire du couvre-feu dans neuf wilayas (Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Oran, Aïn Defla, Médéa, Sétif, Tipasa et Tlemcen). Les habitants de ces villes ont latitude, depuis hier vendredi, premier jour de Ramadhan, de circuler sans aucune restriction de 7h à 17h. Les autres wilayas restent soumises au confinement partiel de 19h à 7h. L'isolement total de Blida est également levé au profit d'un régime de claustration obligatoire de sa population de 14h au lendemain à 7h. Les frontières administratives de cette ville, considérée comme l'épicentre de l'épidémie virale, sont-elles rouvertes ? Les services du Premier ministre n'ont pas précisé ce détail dans le communiqué rendu public. Ils se sont limités à mentionner que les mesures d'assouplissement, actées six jours avant l'expiration de la troisième période de confinement fixée au 29 avril, ont été décidées en "concertation avec le comité scientifique et l'autorité sanitaire sur l'évolution de l'épidémie de Covid-19, faisant ressortir une stabilisation de la situation sanitaire". Il est vrai que le pays enregistre un fléchissement dans la courbe des cas confirmés positifs au coronavirus, et surtout du nombre des patients admis en réanimation dans un état grave et des décès. Il n'est pas dit néanmoins que la menace est totalement écartée ni que les autorités sanitaires lèveront totalement le confinement le 30 avril, autorisant notamment la réouverture des commerces, des restaurants, des écoles, des universités et des centres de formation professionnelle, fermés depuis le 12 mars. "L'aménagement ou le maintien du dispositif de confinement dépendra de l'évolution de la situation épidémiologique. Ainsi, une stabilisation de la situation permettra aux pouvoirs publics d'envisager des mesures supplémentaires d'allégement en matière de confinement sanitaire", ont souligné les services du Premier ministre. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Pr Abderrahmane Benbouzid, s'est montré plus clair sur le propos. "Il n'est pas question de déconfiner pour le moment. D'autant que le Ramadhan est un mois de rencontres, de sorties... Si nous n'avons pas de foyers qui réapparaissent, je pense que nous pourrions amorcer un déconfinement progressif qui puisse permettre à l'économie de reprendre son souffle, à la population d'être moins peinée, moins gênée", a-t-il déclaré jeudi au terme d'une visioconférence sur l'échange d'expériences africaines dans la lutte contre le Covid-19.