Résumé : Rahima ne supporte pas de voir son amie souffrir. Elle finit par lui dire qu'elle a remis l'adresse de la famille adoptive à Houari. Elle veut lui donner un peu d'espoir. Samira a l'impression de revivre à cette nouvelle. Elle regrette déjà d'avoir tenté de se suicider. Houari est déjà sur la route. Elle se connecte à son compte et découvre les messages laissés par son cousin… Samira est bien déçue. Son cousin n'a pas répondu à son appel. Elle tente une seconde fois. Elle raccroche au bout de la quatrième sonnerie. Elle lui envoie un message où elle se présente et lui demande de la rappeler. Le temps s'écoule trop lentement à son goût. Elle allume la télé et zappe d'une chaîne à une autre, sans trouver un programme susceptible de l'accrocher. Elle abandonne rapidement mais n'éteint pas la télé. Elle voudrait arrêter de penser. De penser au passé, à sa fille qu'elle a perdue, à Houari qui est en train de se démener comme un diable pour la retrouver. Si au début ils devaient se marier pour que Radia ait un foyer après avoir prouvé qu'elle est vraiment sa fille, maintenant tout ce qui compte est de la retrouver. La jeune femme a conscience qu'elle ne pourra plus demander sa garde. Son cas est particulier. Elle va devoir renoncer à son rêve. Radia a été adoptée. Elle ne peut plus lancer la procédure d'adoption. Elle ne veut pas bouleverser la vie de sa petite fille. Elle veut juste faire partie de sa vie. Elle s'en contentera. Tout ce qui compte est que Radia soit au sein d'une famille aimante et que rien ne lui manque. Elle voudrait la voir grandir coûte que coûte. Même de loin. Elle regarde l'heure sur son portable pour la énième fois. Elle soupire. Sans s'en rendre compte, en faisant défiler le journal des appels, elle a appuyé sur une touche. Elle sursaute quand la voix de Houari retentit. - Je m'excuse, l'appel est parti tout seul, dit-elle. Où es tu ? - J'arrive bientôt à Alger. Tu ne tiens plus en place. Je comprends ton impatience. Moi aussi j'ai hâte de les retrouver et de m'entendre avec eux. Omri, je ne leur dirai rien de tes liens de parenté avec la petite. - Oui, ne leur dis rien. Tout ce qui compte pour moi est qu'on puisse la voir fréquemment. Il faut qu'on devienne amis avec eux. Houari, je compte sur toi, tu dois gagner leur confiance. Il la rassure. - Oui, je sais. Ne t'inquiète pas. Je vais devoir raccrocher, mais je te rappelle dès que je leur aurais parlé. Sois patiente ! Samira se demande quoi faire pour supporter cette attente. Si elle n'avait pas un bras dans le plâtre, elle aurait rangé son armoire ou elle aurait préparé des gâteaux. Encore une semaine à le porter puis elle retournera chez l'orthopédiste de l'hôpital pour qu'il le retire. - Radia ! Farah ! se plaît-elle à répéter. Elle rêve de l'instant où elle pourra la voir, la prendre dans ses bras, respirer son odeur tout en la serrant contre son cœur. Elle lui prouvera combien elle l'aime. Que ne ferait-elle pas pour elle, pour voir ses yeux briller de joie et d'amour ! Par moments elle ferme les yeux et s'imagine avec elle. La sonnerie de son portable la ramène sur terre. Le numéro est inconnu mais elle décroche. La voix masculine demande après elle. - Samira ? C'est toi, cousine ? - Norredine ! s'écrie-t-elle. J'ai failli ne pas décrocher. Je t'ai appelé sur un autre numéro. - Oui, je sais, je viens de constater que je n'avais plus de crédit. Là, je t'appelle avec le portable de ma femme, lui dit-il. Alors, comment vas-tu ? Cela fait une éternité. - Oui, tu as raison. Une éternité, reprend-elle, tout émue. Je vais bien… Elle ne lui dit pas qu'elle a tenté de se suicider et qu'elle vient à peine de sortir de l'hôpital. Des larmes lui montent aux yeux en pensant à tout ce qu'elle aurait raté. - Je suis content de savoir que tu vas bien. À la maison, on m'a posé plein de questions, dit son cousin Norredine. Je ne savais pas quoi leur dire. On n'a jamais pu expliquer ta disparition. Personne ne savait ce qui t'était arrivé.
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