Les forces du Pacte de l'Alternative Démocratique (PAD) ont dénoncé, via un communiqué rendu public aujourd'hui, les « triturations constitutionnelles unilatérales » et l' « instrumentalisation de la justice » et appellent à « la constitution du regroupement le plus large contre la répression ». En effet, les forces du Pacte de l'Alternative Démocratique (PAD) estiment que « le pouvoir a décidé de dérouler sa feuille de route dans une situation d'exception pour exclure, une fois de plus, le peuple algérien du choix de son devenir » et ceci «contre la volonté de la majorité des Algérien-ne-s ». « Les triturations constitutionnelles unilatérales en cours confirment, une fois de plus, la culture de la pensée unique autoritaire et de l'octroi lesquelles reconduisent une confiscation de l'Etat à l'origine du désastre national depuis l'indépendance. C'est dire que l'important n'est pas dans la phraséologie de dispositions constitutionnelles que le pouvoir et ses institutions ont violé chaque fois qu'ils ont été gênés », lit-on dans le communiqué. Pour le PAD, « la crise de légitimité qui frappe le régime depuis l'indépendance nationale ne peut être réglée par des mesures de replâtrage ». « Quoiqu'en pensent les anciens et nouveaux maitres du pouvoir, le consensus autour de la transformation institutionnelle et constitutionnelle pour la consécration de la démocratie véritable ne saurait aboutir sans un débat populaire large et public aboutissant à un processus constituant souverain », souligne le communiqué. Par ailleurs, le PAD estime que pendant que «les populations sont confinées avec la peur au ventre devant le risque de contracter la maladie, le pouvoir en place, dans le vain espoir d'avorter tout retour aux manifestations populaires pour le départ du système, emprisonne à tour de bras des militants politiques, activistes du Hirak et des journalistes ». Les signataires du communiqué rappellent ainsi «les derniers amendements aux lois déjà liberticides existantes notamment au code pénal», et qui «sont entérinés par une Assemblée croupion, ouvrant ainsi la voie à tous les abus du pouvoir», et «en balayant les conditions élémentaires du procès équitable et de la règle de la présomption d'innocence». Ce qui à leurs yeux accentue «l'instrumentalisation de la justice et les injonctions du pouvoir». Ils citent d'ailleurs l'exemple tout récemment de «l'immixtion du chef de l'Etat dans des affaires en cours d'instruction en tentant d'orienter vers de nouveaux chefs d'inculpation , et bafouant par la même le principe de séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice consacré par la constitution», relevant que «cet abus a été dénoncé par les syndicat et club des magistrats». Dans le même sens, le PAD estime aussi que «la volonté de la mise au pas de la presse privée restée jusqu'ici un tant soit peu critique, ne trompe personne tant sont ridicules les prétextes et oripeaux brandis par les censeurs». Enfin, les forces du Pacte de l'Alternative Démocratique s'élèvent « avec la plus grande fermeté contre l'escalade dans la répression » et appellent « à la constitution du regroupement le plus large contre la répression et en vue de la mobilisation pour l'aboutissement du mouvement révolutionnaire du 22 Février 2019 par la consécration de la souveraineté du peuple algérien ». Kenza Sifi