Résumé : Houari a le sentiment que la malchance ne lâche pas Samira. Il frappe longtemps à la porte. Personne n'ouvre. Il sonne chez le voisin. Une vieille ouvre. Elle lui apprend que la famille a déménagé la veille et qu'elle ignore où ils sont allés car ils ne fréquentaient personne. Il ressort déçu mais il n'abandonne pas. Il va interroger le cordonnier et l'employé du taxiphone. Le jeune se rappelle que le camion de déménagement n'était pas d'Alger, mais d'Oran… Houari pense à éteindre son portable car il n'a pas la force de lui dire la vérité. Mais elle est seule. Il ignore comment elle prendrait la nouvelle. Il ne veut pas prendre le risque de la perdre une nouvelle fois. Elle ne lui laisse pas le choix. Elle rappelait encore. Cette fois il décroche. Il sent son impatience et son inquiétude. - Mais pourquoi tu ne répondais pas ? - J'avais oublié mon portable dans la voiture, ment-il. Tu vas bien ? - Franchement non, répond-elle. Les as-tu trouvés ? Tu leur as parlé ? Que leur as-tu dit ? Tu as vu ma fille ? - Une question à la fois, réplique-t-il. Désolé, ma chère, mais je ne les ai pas trouvés. - Tu peux les attendre ? Rien ne presse. Comme ça, tu n'auras pas à retourner là-bas. - Samira, ils ont déménagé, lui apprend-il. Les voisins et les gens du quartier ignorent tout de leur nouvelle adresse. Je leur ai donné mon numéro pour qu'ils puissent m'appeler s'ils reviennent. Houari a compris qu'il devait lui donner de l'espoir, pour qu'elle ne refasse pas les mêmes erreurs. - Mais s'ils ont déménagé, ils ne reviendront plus. - Ils n'ont pas tout pris. Ils reviendront pour emporter le reste de leurs affaires, dit Houari. On le saura rapidement. - Je l'espère. Houari, merci pour tout ce que tu fais pour moi. J'ignore comment te prouver ma gratitude. - Prends soin de toi, en attendant mon arrivée et puis notre mariage… Après, ce sera moi qui le ferai, promet-il. Je serai toujours là pour t'aider. Tout ce qui est arrivé est la faute à la vie, à la malchance. Parfois les choses nous échappent, mais on a le temps de se rattraper. - Inchallah ! C'est étrange ce qui m'arrive, dit Samira. Tous ceux que je cherche sont partis sans laisser d'adresse. J'ai parlé avec mon cousin et il m'en a beaucoup appris. Elle lui raconte tout ce qu'ils s'étaient dit. Il sent qu'elle accusait ce nouveau coup du destin. - Houari, je ne comprends pas pourquoi tout se complique dans ma vie. Ma fille est partie vivre ailleurs, ma famille aussi. Je crois que je suis maudite. Je payerai mes erreurs toute ma vie. Tu sais quoi ? Parfois je pense qu'on ferait bien de faire une pause. - Tu n'es pas sûre de tes sentiments pour moi ? l'interroge-t-il. Tu as des doutes ? - Je doute de tout et de tous. Je voudrais m'endurcir pour ne plus souffrir. Houari, imagine qu'ils ne reviennent jamais et qu'on n'arrive pas à les retrouver. Je ne reverrais plus ma fille... - Hé, doucement ! Pourquoi ne reviendraient-ils pas récupérer les affaires qu'ils ont laissées ? Samira, arrête d'imaginer le pire. Ensemble, où qu'ils soient, on les retrouvera, promet-il. As-tu pensé à notre mariage ? - Tu veux toujours te marier avec moi ? demande-t-elle, étonnée. - Mais oui ! Houari la garde en ligne. Il ne veut pas qu'elle soit seule avec ses idées noires. Durant tout le trajet, il lui parle de la vie, de tout ce qu'ils feront ensemble. Il ne veut pas qu'elle raccroche car il sent sa souffrance. Il ne lui fait plus confiance. - Je sais que tu es un homme de parole, dit-elle. Mais tout ce que je veux fait partie de l'impossible. Je suis fatiguée, je voudrais dormir et tout oublier. - Non, reste en ligne. Je ne suis plus très loin… Je serai là dans quelques minutes. Mais Samira raccroche. Elle veut rester seule, avec sa peine et ses rêves brisés…
(À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.