La nouvelle de sa disparition, tombée mercredi en fin de journée, a plongé le monde du théâtre national, notamment les habitués de la scène mythique du TRC, dans l'émoi et la consternation. Le comédien et metteur en scène Abdelhamid Habbati a été inhumé jeudi à Constantine en présence d'une foule nombreuse, dont les artistes, techniciens et fonctionnaires du théâtre régional Mohamed Tahar-Fergani, venus rendre un dernier hommage à l'une des figures de proue du 4e art. La nouvelle de sa disparition, tombée mercredi en fin de journée, a plongé le monde du théâtre national, notamment les habitués de la scène mythique du TRC, dans l'émoi et la consternation, tant il est vrai que le défunt était apprécié par tous de par sa modestie, sa disponibilité à répondre présent et à apporter aide et conseil aux sollicitations des jeunes artistes et aussi pour sa carrière accomplie de plus d'un demi-siècle. Âgé de 75 ans, Abdelhamid Habbati a fait ses premiers pas dans le théâtre au sein de l'association culturelle El-Hilal Etemthili, avant de créer au lendemain de l'indépendance, en compagnie d'autres artistes, la troupe El-Bahalil. Sa première apparition sur les planches se fera dès 1962 aux côtés d'une autre figure du théâtre constantinois, Hacène Lefgoune en l'occurrence, dans les pièces Khata'a Chabab (erreur de jeunesse) et Ezouaj Lemhatem (mariage forcé). Sous l'impulsion de Mustapha Kateb et Mahieddine Bachtarzi, il rejoint en 1964 l'Ecole nationale des arts dramatiques de Bordj El-Kifane et ira par la suite peaufiner son talent à Montpellier (France). Entamant par la suite sa carrière professionnelle au sein du TNA, il participera en tant que comédien dans les productions Essoltane el-hayer et Ma yenfaa ghir essah. En 1966, il est chargé par Mustapha Kateb de l'animation et de la formation au Théâtre régional de Constantine où il fonde, en compagnie des défunts Salim Merabia, Djilani Cherif et Abdelkader Melloul, le centre régional des activités culturelles. Ses travaux en tant que metteur en scène et comédien seront distingués par plusieurs prix dans plusieurs festivals. L'on citera El-hayat oua echabab ; Medrasset el-keddabine ; Data yaoum ezzounoudj ; Charar fi el-kassab et Darna fi zeitouna. Après la restructuration des théâtres en 1974, Abdelhamid Habbati donnera la plénitude de son talent dans des pièces à succès ayant fait les beaux jours du théâtre régional de Constantine, tels Hada ijib hada ; Rih Semsar ; Li ymout ma yfout ; Ness el-houma ; Errafd ; La hal yedoum ; El-Kalima ; Essakhra ; Ghessalet Enouader ; Sayedi el-wazir et El-Boughi, de même qu'il adaptera et mettra en scène plusieurs travaux. Sa carrière est également jalonnée par d'innombrables apparitions et prestations dans des productions télévisuelles et cinématographiques depuis 1965. On le retrouve notamment dans le film algérien culte Chronique des années de braise ; Le moulin de Monsieur Fabre ; Houria ; La citadelle ; Essakhra ou encore Patrouille à l'Est qui lui collera pour l'éternité le patronyme de "Kaddour El 24".