Le syndicat national des magistrats (SNM) a qualifié, ce jeudi, de « surprenante » et « étrange » la dernière note émise par le ministre de la justice, le 13 mai dernier, ordonnant la reprise « immédiate » des audiences civiles et administratives dans les tribunaux. « Le syndicat national des magistrats ainsi que l'ensemble des magistrats de la république ont été étonnés par la note surprenante et étrange émise par le ministre de la justice le 13 mai 2020, modifiant une note précédente qui concerne la suspension des travaux judiciaires en raison de la pandémie Covide-19 et ordonne la reprise immédiate des audiences civiles et administratives au niveau des tribunaux, des cours de justice et des tribunaux administratifs afin de juger uniquement les affaires dans lesquelles les avocats se sont constitués, tout en limitant le droit de présence aux seuls avocats sans leurs clients», indique en effet un communiqué du syndicat national des magistrats. Le SNM estime que cette décision constitue une « déviation sans précèdent dans l'histoire de la justice» et «un viol du prince d'égalité de tous devant la justice», en «privilégiant les seuls litiges dans lesquels les avocats se sont constitués». Les magistrats considèrent également qu'en plus « du danger que cela représente sur la santé et la sécurité des magistrats, des avocats et des citoyens», la décision prise par le ministre «incarne la gestion unilatérale condescendante d'un secteur souverain et sensible qui ne cesse de glisser vers des dérapages imprévus ». C'est dans ce sens que le syndicat national des magistrats appelle « le président de la république et le premier ministre à intervenir en urgence pour remédier à cette situation anormale» et «prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé publique», tout en «consacrant l'égalité de tous devant la justice ». Kenza Sifi