Le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a réuni, hier, les directeurs de la presse nationale (publique et privée) au Palais du gouvernement pour débattre des questions de l'heure. Et la question qui domine aujourd'hui l'actualité est évidement celle qui porte sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation. Les responsables de la presse écrite, de l'ENTV et de l'ENRS voulaient en savoir davantage sur les différents points contenus dans cette charte ou même en marge de celle-ci ; ce que Ouyahia n'a pas manqué d'expliquer à l'assistance. Il remontera jusqu'à la rahma, en passant par la concorde civile pour arriver à la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le sujet, il le maîtrise. Ses précédentes prestations publiques sur ce thème ont montré que le Chef du gouvernement manie parfaitement les concepts, les chiffres et dispose de l'art de la prospective. L'auditoire très intéressé, dans un silence quasi religieux, écoutait patiemment les explications. C'est dire que l'ambiance n'était ni à l'affrontement ni à l'invective. Il réitérera que le retour du FIS sur le plan politique est définitivement exclu, rappelant au passage que ceux qui voulaient imposer Sant'Egidio sont ceux-là mêmes qui trouvent à redire quant au plan de paix qui sera soumis à référendum. Dans le même contexte, il répondra à toutes les questions comme celle qui porte sur le nombre de terroristes concernés et comment faire la différence entre ceux qui ont les mains tachées de sang et les autres. Aucune question ne l'a rebuté, même pas celle où il lui est demandé de donner des précisions sur les forces au sein du pouvoir qui n'adhèrent pas au projet de charte pour la paix et la réconciliation. Le plan étant soumis à débat, il est naturel qu'il y ait des avis contradictoires. À une question concernant Mohamed Benchicou, il dira en substance qu'il n'a rien contre lui. Sans plus. Les dernières interventions des éditeurs ont porté sur la presse elle-même et les problèmes qu'elle rencontre au niveau de la publicité et de l'impression. Le Chef du gouvernement, qui a écouté et pris note de toutes les doléances, a précisé que la presse publique est prioritaire dans la répartition de la manne publicitaire de l'Anep. Et d'ajouter que celle-ci ne doit accepter la demande d'insertion des clients que si ces derniers sont à jour. Le Chef du gouvernement a toutefois assuré les directeurs de journaux du paiement de leurs créances dès que possible. Les problèmes d'impression, de papier journal et de paiement des factures ont également été abordés par les participants qui demandent une réorganisation du secteur et l'instauration de paramètres efficients. Enfin, à la question de savoir si les entreprises de presse pouvaient importer des imprimeries et autres équipements liés à l'impression, le Chef du gouvernement a répondu par l'affirmative. Ainsi, il a clarifié la position du gouvernement et mis fin aux informations équivoques qui circulaient à ce propos dans le milieu de la presse. Ali Ouafek