Sauf surprise, le procès du militant politique, figure emblématique du hirak, Karim Tabbou, fixé pour aujourd'hui à Koléa, devrait être reporté à une date ultérieure. Raison de cette éventualité : le prévenu n'est toujours pas disposé à un procès par visioconférence, un procédé adopté par les instances judiciaires dans le cadre des mesures de prévention contre la propagation de la pandémie de coronavirus, selon un membre du collectif de défense. "Je ne pense pas que le procès ait lieu en raison de la non reprise des audiences normales. Et nous n'allons pas plaider dans un procès par visioconférence car le prévenu, que j'ai vu il y a trois jours, m'a dit qu'il refuse ce procédé", explique son avocat Me Noureddine Benissad. En vertu de la loi, la tenue d'un procès par visioconférence ne peut avoir lieu sans l'accord du prévenu. "Karim Tabbou veut un procès public et dans des conditions normales", soutient l'avocat, qui affirme que le militant "se porte bien". Reporté à deux reprises, le procès devrait porter sur la première affaire, "atteinte au moral de l'armée", dans laquelle Karim Tabbou, arrêté le 11 septembre, a été remis en liberté provisoire quelques jours plus tard par la chambre d'accusation près la Cour de Tipasa. Au cœur d'une saga judiciaire, Karim Tabbou a été condamné en mars dernier à un an de prison ferme au terme d'un procès qualifié de "scandaleux" par des avocats. Mardi dernier, ses avocats ont dénoncé la "discrimination" dont il est victime, "privé", selon eux, de son droit de communiquer par téléphone avec sa famille. Des accusations rejetées par la Cour de Tipasa. "Karim Tabbou a effectivement introduit une demande pour effectuer un appel téléphonique avec des membres de sa famille. La demande a été transmise à l'autorité judiciaire compétente. Cette dernière, après étude du dossier, a donné son accord pour autoriser le concerné à appeler sa famille. Mais, une fois informé de l'accord et après avoir été invité à utiliser le téléphone, (Karim Tabbou) a refusé d'effectuer l'appel avant de consulter ses avocats", a indiqué la Cour dans un communiqué. K. K.