L'évolution de la Covid-19 à Oran, inquiète au plus haut point les professionnels de la santé, déjà épuisés par 3 mois de mobilisation. Le professeur Lellou, chef de service de pneumologie à l'EHU 1er Novembre d'Oran, s'en est ému, redoutant les conséquences à venir comme il nous l'a confié : "Ce matin, nous avons encore vu devant les bureaux de poste, que seule une personne sur dix portait un masque, les consignes de gestes barrières dans la rue ne sont pas respectées, et malheureusement nous constatons une recrudescence des cas de Covid". Notre interlocuteur fait alors part de sa conviction, partagée par ses collègues du CHUO, que pour la ville d'Oran, l'on se dirige vers une flambée des cas rappelant justement que dans la littérature épidémiologique les "secondes vagues sont plus meurtrières". Ce dernier en appelle à un sursaut de civisme en urgence, alors que les services d'hospitalisation consacrés à la Covid-19 sont aux bords de la saturation en dépit de l'utilisation du nouvel hôpital de Chtaïbo. Et cela alors que la rotation des lits est utilisée. Au bout de 5 jours les patients symptomatiques où ne présentant pas de complications sont renvoyés chez eux, et pourtant la saturation est bien là. Au CHUO, le service infectieux compte plus de 50 patients, les autres services dégagés comme celui de la rééducation fonctionnelle a déjà son rez-de-chaussée saturé et l'hôpital tente de dégager des places ailleurs, nous a-t-on déclaré.