Un tel tableau épidémique fait craindre un retour à la case départ trois semaines après l'entrée en application des premières mesures de déconfinement progressif. L'Algérie a pulvérisé vendredi les records de contamination au coronavirus. Pas moins de 240 nouveaux cas confirmés positifs à la Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures. L'autre chiffre épidémique effarant qui fait craindre le pire est le nombre grandissant de patients mis sous le traitement spécifique basé sur l'hydroxychloroquine. En effet, plus de 2 500 malades, avec une forte probabilité d'infection au coronavirus, ont bénéficié, en 24 heures, de la thérapie spécifique en question, en attendant de subir des examens biologiques complémentaires basés sur la PCR. Il s'agit notamment des malades suspects qui remplissent les critères symptomatiques liés à la pathologie invisible qui ont été diagnostiqués par le scanner seulement. Alors qu'auparavant, le nombre de porteurs n'excédait même pas la barre des 1 000. Le décompte des malades traités à l'hydroxychloroquine de mercredi et de mardi derniers faisait état respectivement de 699 et 427 cas. Un tel tableau épidémique fait craindre un retour à la case départ trois semaines après l'entrée en application des premières mesures de déconfinement progressif, soit le 7 juin dernier. Ce qu'il faut retenir aussi de ces chiffres est que la courbe des contaminés au coronavirus qui risque de prendre une trajectoire croissante pour longtemps. Par conséquent, les médecins craignent carrément l'affaissement du système national d'hospitalisation, en raison de l'augmentation du nombre de patients suspectés infectés au coronavirus et qui nécessitent une prise en charge en milieu hospitalier. Plusieurs hôpitaux au centre, à l'est ou à l'ouest du pays affichent depuis deux semaines complet. Le dernier tableau national de répartition des contaminations communiqué par le Comité scientifique montre que le virus n'a pas encore disparu du pays. En somme, les praticiens redoutent que les chiffres de l'épidémie explosent davantage dans les prochaines semaines, à la faveur de l'amélioration des moyens de diagnostic, à savoir la disponibilité des kits de dépistage et de kits de transport PCR. Puisqu'au début de l'épidémie, il y avait une sous-déclaration de cas en raison du manque de moyens de dépistage. Le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie, Fawzi Derrar, a annoncé, avant-hier, que deux nouveaux laboratoires seront ouverts à partir de cette semaine dans les wilayas d'Annaba et de Sétif. Lesquelles wilayas font face depuis quelques jours à une hausse de patients infectés au virus. Rappelons au passage que les prélèvements effectués par PCR dans les hôpitaux de Sétif étaient acheminés vers Alger ou Constantine, alors que la région vivait au rythme d'une explosion de la pandémie. Les médecins espèrent, néanmoins, que "le laboratoire qui sera mis en marche à partir de cette semaine ne connaîtra pas le même sort que celui inauguré en grande pompe par le Premier ministre lors de sa visite à Sétif et qui était tombé en panne sitôt mis en marche". Cité par l'APS, le DG par intérim de l'IPA a précisé que les deux nouveaux centres de dépistage de Sétif et d'Annaba porteront à 29 le nombre de laboratoires réalisant le dépistage du coronavirus à travers le territoire national. Fawzi Derrar a rappelé que 2 500 tests de dépistage du coronavirus par jour étaient réalisés à travers différentes régions du pays. Des spécialistes en analyses biologiques, qui font face à la demande grandissante des tests, préviennent que les chiffres liés à la contagion vont encore doubler d'ici à la fin de cette semaine. "Il faudra s'attendre à des bilans de contaminations plus lourds et qui atteindraient largement les 400 nouveaux cas par jour, puisque les moyens de détection dont les kits de tests seront améliorés. Les médecins des hôpitaux qui ne sont pas dotés de laboratoires sont contraints d'attendre plusieurs jours pour obtenir les résultats des prélèvements par PCR acheminés vers d'autres régions et ce, sans compter la durée de l'examen moléculaire qui peut aller jusqu'à 72 heures."