Force est de reconnaître que ces guerriers en blouse blanche commencent ces derniers jours à ressentir l'épuisement et la surcharge de travail après quatre mois sur le front. La bataille que mènent le personnels soignant depuis quatre mois contre le coronavirus relève du sacrifice suprême. Il sont en train de payer de leur vie leur engagement dans les hôpitaux. Ils étaient jusqu'à hier 26 professionnels de la santé à mourir après s'être exposés au risque fatal de contamination pour sauver les autres personnes atteintes de Covid-19. C'est le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui a confirmé ce nouveau bilan de martyrs en blouse blanche auxquels il n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage et de s'incliner à leur mémoire. Le ministre a indiqué à ce propos que figurent, parmi ces victimes du secteur de la santé, des infirmiers, des médecins, des paramédicaux, des chauffeurs-ambulanciers. Et la liste est longue. Outre ces victimes, le secteur de la santé compte plus de 1 500 cas impactés et touchés par l'épidémie de coronavirus. Néanmoins, le ministre a tenu à préciser que certains soignants sont déjà rétablis et d'autres toujours en soins. Un tel chiffre de professionels atteints par le coronavirus démontre, une nouvelle fois, tout le dévouement des différents corps de la santé encore en première ligne pour sauver des vies humaines. Force est de reconnaître que ces guerriers en blouse blanche commencent ces derniers jours à ressentir l'épuisement et la surcharge du travail après quatre mois sur le front. Ils subissent au quotidien une grosse pression, en raison de la saturation des hôpitaux et de l'insuffisance de tests pour PCR. Ils vivent des moments de stress intense. Pour les médecins contactés hier, ce chiffre officiel de professionnels décédés et contaminés par le coronavirus renseigne bien sur la situation et les conditions de travail qui sont loin d'être adéquates dans les structures hospitalières. "Il y a des services qui enregistrent jusqu'à 5 contaminés par jour parmi le personnel soignant." Ils ont sans cesse la hantise d'attraper le virus, notamment après le rebond de l'épidémie conjugué au relâchement des citoyens qui ne respectent pas les mesures barrières. "Ce chiffre va encore augmenter. Il est difficile de s'acquitter de sa tâche. Les conditions de travail sont extrêmement difficiles en ces temps de crise sanitaire. Les examens et les soins ne sont pas hiérarchisés. Et, par conséquent, le personnel soignant se retrouve pratiquement seul face à cette crise qui a mis à nu tout le système national de santé", avertira le Dr Boutaleb, médecin résident, en insistant sur l'absence d'une véritable prise en charge du personnel soignant. "On doit assurer la protection du personnel soignant pour espérer poursuivre cette bataille contre cette maladie. Il est temps de revoir la stratégie de prise en charge des médecins et autres professionnels de santé. Les pouvoirs publics doivent sérieusement résoudre ce problème. Si on continue à perdre encore nos collègues, qui va mener cette guerre et soigner les malades de la Covid-19 ? Il y a des médecins qui partagent un appartement à trois ou à 4, et ce, pour protéger leurs proches d'éventuelles contaminations. Il y a d'autres médecins qui ne peuvent même pas louer une chambre. Ces derniers rentrent chez eux avec un gros risque de transmettre le virus aux membres de leur famille", alertera encore le Dr Boutaleb. Très inquiet par la recrudescence des contaminations, le personnel soignant demande enfin aux pouvoirs publics de s'impliquer pleinement dans sa protection, puisqu'il est aussi menacés par la Covid-19.