Le chef de l'Agence fédérale des secours d'urgence (Fema) a démissionné lundi dernier, alors que l'administration Bush tentait de redorer son blason après la catastrophe provoquée par Katrina, qui pourrait être suivi d'un nouveau cyclone aujourd'hui. En fin de journée lundi, chacun suivait aussi avec inquiétude la tempête Ophelia évoluant au large des côtes du sud-est en direction du nord-ouest, et qui pourrait se transformer en cyclone touchant ces côtes dans les 36 heures. Selon le Centre national des ouragans elle se trouvait à 00h00 GMT à quelque 257 km à l'est-sud-est de Charleston (Caroline du Sud) et à 418 km de cap Hatteras (Caroline du Nord), progressant à quelque 6 km par heure et s'accompagnant de vents de 112 km/h. Echaudée, la Fema a annoncé, lundi soir, avoir prépositionné des secours et des vivres à proximité des sites de la côte sud-est qui pourraient être touchés. “Les responsables gouvernementaux exhortent les habitants des côtes du sud-est à surveiller la progression de la tempête et à se préparer de même que leurs familles, tout en écoutant les instructions des responsables locaux”, dit-elle dans un communiqué. En début de journée, le Président tentait pour sa part d'apaiser les critiques, alors qu'il parcourait pour la première fois les rues du centre de La Nouvelle-Orléans. “Il y aura beaucoup de temps pour jouer au jeu des accusations”, a déclaré le Président à des journalistes qui l'interrogeaient sur les défaillances des secours dans cette ville de Louisiane, l'un des trois Etats du sud des Etats-Unis touchés par la catastrophe. “La tempête n'a pas fait de discrimination, et il n'y a pas de discrimination dans les secours non plus”, a-t-il répondu aux critiques affirmant que les Noirs ont été les laissés-pour-compte du drame. Pendant ce temps, à Washington, le chef de la Fema, Michael Brown, annonçait sa démission. “Comme je l'ai dit, il est important que je parte pour éviter de perturber davantage l'actuelle mission de l'agence”, a-t-il dit dans un communiqué. La Maison-Blanche a annoncé qu'il serait remplacé à titre provisoire par l'ancien chef des pompiers de Miami, David Paulison. M. Brown, sous le feu des critiques de l'opposition et de responsables locaux pour ses insuffisances avant et après la catastrophe — 513 morts selon un bilan provisoire lundi — avait déjà été déchargé de ses fonctions dans le sud des Etats-Unis vendredi. M. Bush tente depuis de redorer le blason de son administration, trop absente pour des Américains qui l'accablent dans les sondages (38% d'opinions favorables, selon une enquête publiée samedi par Newsweek). Il a dans ce but parcouru, lundi, les rues désertées de La Nouvelle-Orléans, encore inondée à 50%, juché sur la plate-forme d'un camion militaire. “Nous allons résoudre les problèmes”, a-t-il promis, sans annoncer de mesures concrètes. Pendant que M. Bush visitait plusieurs localités de Louisiane, puis la ville de Gulfport (Mississippi), les Etats touchés ont annoncé qu'ils planchaient sur un projet de loi destiné à inciter les entreprises à s'y installer. Le financement de ce programme représentera des “milliards de dollars”, a précisé le secrétaire au Développement économique de Louisiane, Michael Olivier. Le Sénat a décidé de reporter d'un mois ses débats budgétaires pour “se concentrer sur l'après-Katrina”, a annoncé la Commission du budget. L'aide aux sinistrés ne faiblit pas, tant aux Etats-Unis qu'à l'étranger. Selon le département d'Etat, 118 pays et 12 organisations internationales se sont mobilisées. R. I./Agences