L'économie mondiale, qui louvoyait entre récession et reprise, semble se remettre légèrement de la crise sanitaire. Pour autant, la demande et les cours du pétrole n'ont toujours pas retrouvé la stabilité ; la reprise restante "lente", font observer des experts de l'Institut français de pétrole (IFP) dans un document sur l'évolution des marchés pétroliers. En moyenne hebdomadaire, les prix du pétrole brut ont augmenté la semaine dernière de "2% à 43 de dollars le baril pour le Brent et de 1,5% à 40,5 dollars le baril pour le WTI". L'IFP explique que malgré des "signes tangibles de reprise économique et de rééquilibrage du marché pétrolier, la hausse des prix du pétrole brut a fortement ralenti au cours du mois dernier face à l'incapacité des gouvernements à régler la crise du Covid-19 avec une recrudescence inquiétante de cas aux Etats-Unis et la réimposition de mesures de confinement dans de nombreuses régions du monde". Selon l'IFP, les signes de reprise se manifestent aujourd'hui dans de nombreux pays dans le monde. Ainsi, est-il souligné dans le document, "la hausse est particulièrement impressionnante en Chine" avec un indice SSE composite de l'économie chinoise, en augmentation de 11% en moyenne cette semaine. La situation économique aux Etats-Unis s'améliore aussi. L'indice du climat des affaires calculé par l'ISM (Institute for Supply Management) a dépassé la barre des 50 dans tous les secteurs (commerce de détail, construction, industrie manufacturière) et la Réserve fédérale prévoit désormais une baisse du PIB de 35% en rythme annuel pour le deuxième trimestre, loin des 55% de perte d'activité initialement annoncés. En revanche, sur le Vieux Continent, la crise sanitaire a mis du plomb dans l'aile de l'économie qui reste encore très sensible aux fluctuations conjoncturelles et au recul du trafic aérien, du commerce international et de l'industrie. Et les prévisions de croissance ne sont pas bonnes pour le reste de l'année et même pour 2021. En effet, la Commission européenne, citée dans le rapport de l'IFP, a revu à "la baisse" ses prévisions de croissance économique pour la zone Euro. Selon les dernières prévisions publiées la semaine dernière, la Commission s'attend désormais à une "récession plus profonde pour la zone Euro, avec une contraction de l'économie de 8,7% en 2020 (contre 7,7% prévu précédemment) et une croissance de 6,1% en 2021 (contre une prévision de 6,3% initialement)". La reprise économique est restée ainsi en deçà des attentes dans certains pays d'Europe, et cela se répercute sur la consommation d'énergie et, du coup, sur la demande de pétrole. La demande peine également à se reprendre aux Etats-Unis, au Brésil, en Russie et en Arabie saoudite, selon l'AIE, citée aussi dans le document de l'IFP qui rappelle qu'en juin dernier, la production mondiale de pétrole a chuté de "2,4 mb/j en glissement annuel de 13,4 mb/j, pour atteindre 86,9 mb/j, son niveau le plus bas depuis neuf ans". Cette baisse a été principalement partagée par les "Etats-Unis (-1,5 mb/j), la Russie (-1,8 mb/j), et l'Arabie saoudite (-2,2 mb/j)", y est-il mentionné. Y. Salami