En raison de l'insécurité, plus de 60 000 personnes sont menacées de famine dans certaines parties du Soudan du Sud, ont mis en garde le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). "La persistance d'une violence récurrente à Jonglei et dans la zone administrative du Grand Pibor, dans la partie orientale du Soudan du Sud, a déjà déplacé plus de 60 000 personnes et compromet la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de plus en plus de personnes", ont alerté jeudi les deux agences alimentaires de l'ONU, dans un communiqué. Le PAM et la FAO craignent que la violence n'ait mis fin à l'exploitation agricole. Ce qui réduirait les récoltes pour le reste de l'année et priverait les communautés de bétail comme source de nutrition. "Au plus fort de la principale saison des semis, l'insécurité empêche les agriculteurs de se rendre dans leurs champs pour cultiver des cultures vivrières. Et les éleveurs ne sont pas en mesure de suivre leurs schémas migratoires traditionnels pour faire paître leurs animaux", a déclaré Meshack Malo, représentant de la FAO au Soudan du Sud. Selon les données des deux agences onusiennes, la violence dans l'est du Soudan du Sud augmente le nombre de personnes souffrant de la faim juste au moment où le pays est actuellement dans une période de soudure annuelle. Au moins 6,5 millions de personnes – plus de la moitié de la population totale – sont confrontés à une grave insécurité alimentaire aiguë et ont besoin d'une aide humanitaire. Selon un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), la zone administrative de Pibor est maintenant confrontée à des niveaux d'urgence d'insécurité alimentaire (IPC phase 4). Au début de l'année, trois comtés de Jonglei comptaient des personnes classées à un niveau "catastrophique" d'insécurité alimentaire. "Leur sécurité alimentaire ne devait s'améliorer que si une aide alimentaire humanitaire cohérente pouvait être fournie. Mais cela s'est avéré impossible en raison des combats dans la région", ont prévenu la FAO et le PAM. R. I./Agences