Malgré toutes les promesses des pouvoirs publics de garantir la disponibilité de l'eau potable durant les deux jours de la fête de l'Aïd el-Adha, l'ADE et la Seaal ont, une nouvelle fois, failli. Les Algérois, comme dans beaucoup d'autres régions du pays, ont été surpris par de fortes perturbations d'alimentation en eau très pénalisantes au point de gâcher le plaisir de la fête, pour certains, à plus forte raison que les coupures sont intervenues, dès le matin, au moment du sacrifice, pour durer toute la matinée. En conférence de presse hier au siège du ministère des Ressources en eau, le DG de l'Algérienne des eaux (ADE) et celui de la Seaal ont tenté d'expliquer cet état de fait qui devient récurrent sans que l'on puisse réellement y apporter une solution radicale. Pour les deux responsables, la raison est toute simple : "La consommation a été surdimensionnée pour une seule journée, dépassant tous les standards en la matière." En somme, les 10 millions de m3 qui auraient dû être consommés en 24 heures ont été "engloutis" en à peine 5 à 6 heures de 9h à 14h avec 1,6 million de m3 réservés pour Alger et Tipasa, provoquant une sollicitation hors du commun du réseau de distribution qui, semble-t-il, "n'a pas pu fonctionner correctement". En termes plus clairs, le DG de l'ADE a reconnu que "le problème est d'ordre technique et non pas par manque de la ressource en elle-même". Il argumente : "Deux à trois jours avant l'Aïd, nous avons rempli tous les réservoirs, identifié les points noirs, mobilisé 500 camions-citernes en plus de ceux des communes. Nous avons aussi réparé toutes les fuites et avons même éliminé les branchements illicites en plus de mobiliser tous nos agents." Il poursuit : "50% de l'eau produite est perdue (30% en fuites et 20% en branchements illicites)." Et fini par lâcher : "Nous ne pouvons pas donner de l'eau à tous les Algériens, et en même temps, car cela signifierait refaire toutes les installations. Cela est impossible. En termes de stratégie pour limiter les pertes en eau, l'ADE compte rénover 2 000 km/an (remplacement à 100% des installations) et réduire ainsi les pertes physiques de 30% à 18%, et ce, à l'horizon 2030." Il est question aussi de lutter contre les branchements illicites, aller vers une gestion de proximité et récupérer 55 milliards de créances qui ont été accentuées avec la crise sanitaire due au coronavirus. Le DG de la Seaal qui n'a pas souhaité revenir sur l'incident de Fouka, soulignant que "l'enquête est en cours", a expliqué à son tour que "les réservoirs n'ont pas été vidés, en général, mais le fort tirage a perturbé la distribution, ne pouvant plus alimenter les foyers de manière équilibrée affectant notamment les personnes qui habitent à plus de deux étages d'un immeuble en plus des pannes d'électricité". Il en appellera, à ce titre, à "une plus grande implication du citoyen" et surtout "de rationalisation dans la consommation".