La chambre d'accusation de la Cour suprême devra statuer demain, mercredi, sur l'appel introduit par la défense de l'ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, contre le rejet de sa demande de libération. "Khalida Toumi a été entendue, une seule fois, en neuf mois. Depuis, l'instruction est au point mort. Son maintien en détention est illégal parce qu'elle est poursuivie dans le cadre d'un délit. Et dans ce cas de figure, la détention provisoire ne doit pas excéder 8 mois", nous a déclaré hier, son avocat, Me Boudjemâa Ghechir. "Nous avons introduit une demande de liberté provisoire le 21 juillet dernier. Elle a été refusée, c'est pour cela que nous avons fait appel et nous comptons l'appuyer par un argumentaire lors de notre plaidoirie le 5 août", a-t-il précisé. L'ancienne ministre a été placée sous mandat de dépôt le 4 novembre à la prison d'El-Harrach, à l'issue d'une audition par le juge instructeur de la Cour suprême, dans le cadre de la procédure de privilèges de juridiction. Elle est poursuivie pour "dilapidation de deniers publics et octroi d'indus privilèges à des tiers" lors de l'organisation d'événements culturels. Pour son avocat Boudjemâa Ghechir, Khalida Toumi est "victime du mode de gouvernance de Bouteflika. En tant que ministre, elle devait appliquer les instructions. Dans ce dossier, la justice ne fait pas la part des choses. Le ministère de la Culture ne fonctionne pas comme les autres ministères sur la base d'appels d'offres. Si on doit ramener Cheb Khaled, on doit payer son cachet. Pour organiser un festival panafricain, parfois, on est obligé de prendre en charge l'hébergement et les billets d'avion des participants qui viennent de pays pauvres. On est dans le politique".