Conduite par son président, Mohcine Belabbas, une forte délégation du RCD, composée de plusieurs membres du secrétariat national (Ouamar Saoudi, Athmane Mazouz, Fetta Sadat, Mohamed Amokrane Aït Mimoune, Djamel Benyoub, Nora Ouali, Nassim Yassa, etc), s'est rendue hier au domicile de Karim Tabbou. Certes, ce n'est là qu'une visite de courtoisie de dirigeants du RCD au patron de l'UDS et figure marquante du Hirak après sa sortie de prison. Mais le geste charrie un message politique assez significatif : les démocrates peuvent se parler, échanger sur des questions d'importance, voire s'engager dans des actions communes, contrairement aux années 90 et 2000 où "la famille qui avance", pour reprendre la belle expression de Tahar Djaout, s'était fourvoyée dans d'interminables chamailleries. Il faut dire que le mur psychologique bloquant tout rapprochement entre démocrates a été brisé après le 22 février 2019, avec l'irruption du Hirak. Mohcine Belabbas et Karim Tabbou ont eu l'occasion de marcher côte à côte durant les fameuses manifestations pacifiques du vendredi et de prendre part ensemble à des débats télévisés. Mieux, durant l'incarcération de l'enfant d'Aït Bouaddou, le président du RCD n'a jamais cessé de lui exprimer son soutien, en n'hésitant pas à prendre part à des rassemblements de soutien organisés devant le tribunal. Et quand le RCD a été destinataire, à la mi-juillet dernier, d'une mise en demeure du ministère de l'Intérieur, le parti de Karim Tabbou, l'UDS, n'a pas tardé à exprimer son soutien au parti dirigé par Mohcine Belabbas. Il faut dire qu'avec le Hirak, Mohcine Belabbas et Karim Tabbou ont imposé les nouveaux visages du courant démocratique, décomplexés et libérés du poids des conflits passés, pouvant jouer un rôle cardinal dans la dynamique de rapprochement. Il faut dire que depuis sa libération, Karim Tabbou a rencontré beaucoup de monde. Pas plus tard qu'hier matin, il a reçu une délégation de hirakistes de la wilaya de Médéa. Avant, il avait rencontré des figures connues du Hirak comme le moudjahid Lakhdar Bouregâa, des avocats, des universitaires, et des animateurs du Hirak de différentes wilayas, etc. En somme, la maison de Karim Tabbou est devenue, depuis sa libération, un véritable lieu de "pèlerinage" pour tous les militants qui aspirent au changement. Arab C.