Un audit des entreprises publiques, dont celles souffrant d'une mauvaise gestion et réanimées souvent par l'Etat qui est leur propriétaire via le Trésor public, demeure une nécessité. L'option de privatisation de certaines entreprises publiques est sérieusement envisagée au sein du gouvernement. "Une réflexion autour de l'ouverture du capital de certains groupes publics à travers l'épargne publique et privée avait été d'ores et déjà engagée." C'est du moins ce qu'a déclaré, mercredi dernier, le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali, à la clôture des travaux de la Conférence nationale sur le plan de relance économique. L'Exécutif "vient d'engager une réflexion autour de l'ouverture du capital de certains groupes publics et de leur financement dans le cadre d'un plan intégré de restructuration", a affirmé, plus précisément, le ministre de l'Industrie. Si dans un passé récent, certaines entreprises publiques étaient financées de manière régulière par le Trésor, aujourd'hui, l'Exécutif décide visiblement de changer son fusil d'épaule et juge impératif d'assainir sa situation financière à travers le recours à l'épargne publique et privée. De nombreux experts avouent que l'ouverture du capital des entreprises publiques constitue le moteur à même de redynamiser le marché financier. Le volet social de ces opérations doit, toutefois, être pris en charge par les pouvoirs publics. Les diverses catégories d'entreprises candidates à cette privatisation, en termes de taille, de capacités, de marché..., ne sont, certes, pas encore déterminées, mais l'on devine que les critères de sélection sont déjà fixés. Ferhat Aït Ali avoue que certaines de ces entreprises détiennent des projets économiques efficaces à même de drainer l'épargne publique. Dans le cas contraire, relève-t-il, "leur présence sur le marché serait remise en question". La réussite d'une telle action (ouverture de capital) dépendra, cependant, du calcul des actifs et des passifs, et de l'étude de marché menée par son département. Pour lui, certaines entreprises rencontrent des problèmes à la commercialisation de leurs produits et non dans la gestion. Un audit des entreprises publiques, dont celles souffrant d'une mauvaise gestion et souvent réanimées par l'Etat qui est leur propriétaire via le Trésor public, demeure une nécessité. Le soutien perpétuel du Trésor public à ces entreprises publiques n'a fait qu'alourdir davantage la dette publique. L'on doit citer, entre autres, les apports de l'Etat, l'appui financier, la couverture des garanties (les emprunts des entreprises publiques auprès de banques publiques), le rachat des créances. Cela dit, Sonatrach, Eniem, Enie, Air Algérie, SNVI, El-Hadjar, pour ne citer que ces exemples, ont désormais besoin d'un souffle nouveau, d'une vision et d'une stratégie autre qui doivent rompre avec le mode de gouvernance dont elles sont dotées actuellement. L'exemple d'El-Hadjar reste édifiant. Plusieurs tentatives pour réhabiliter, relancer l'activité et développer la production de ce complexe industriel ont essuyé un échec cuisant. Même l'expérience de sa privatisation avec l'indien Mittal Steel n'a pas eu les résultats escomptés. La loi relative à l'ouverture du capital de certaines entreprises publiques à l'investissement privé, à raison de 66% pour ces dernières et de 34% pour celles relevant du secteur privé, existe, faut-il le rappeler, depuis plusieurs années. L'objectif recherché par la promulgation de cette loi est de développer ces entreprises et d'augmenter leur rentabilité au profit de l'économie nationale.