Le Groupe algérien d'acteurs du numérique (GAAN), constitué des professionnels du secteur, a formulé des recommandations visant à développer l'économie numérique, et qui ont été transmises récemment au Premier ministre. La réflexion, qui procède également du constat, préconise une "approche holistique" à même "d'encadrer, à travers une stratégie nationale, le maximum des mesures et d'actions entreprises dans le pays", et ce, en vue "de créer des synergies et d'améliorer l'efficacité et l'efficience de nos efforts dans le domaine". En plus clair, il s'agit d'œuvrer, en priorité, pour "développer l'accès à l'internet très haut débit" en mettant à profit les différentes technologies et les réseaux existants (fixe, mobile, satellite). Il est question, aussi, de dynamiser le marché des providers internet par la mise en œuvre des textes d'application découlant de la dernière loi sur les télécommunications, notamment sur le volet ouverture de la boucle locale et renforcer la bande passante internationale (mise en œuvre d'un peering local). Les rédacteurs du document parlent aussi d'accélérer la mise en service de la certification électronique. En termes de e-gouvernement, le GAAN recommande de mettre en œuvre une identité numérique unique pour chaque citoyen et de développer un système d'échange sécurisé de données assurant l'interopérabilité entre les différents systèmes d'information des administrations, structures gouvernementales et services publics. Il propose, aussi, de mettre en service le portail gouvernemental de services intégrés et accessibles depuis des plateformes en ligne et mobiles, de renforcer la cybersécurité et de favoriser l'Open Data. Alors que le taux de pénétration des smartphones/tablettes a évolué significativement en Algérie, ils demeurent des appareils adaptés d'abord pour un usage de consommation de contenu. La crise de Covid-19 a mis en exergue le faible taux de pénétration des ordinateurs chez les étudiants, employés, ménages, etc. — la base installée des ordinateurs personnels ne dépasse pas les 3 millions d'ordinateurs pour une population qui dépasse les 40 millions, dont 40% environ au sein des administrations et entreprises. Aussi, il est nécessaire d'engager, dans les plus brefs délais, des programmes et initiatives à caractère national à travers un partenariat public-privé, favoriser la formation par le e-Learning et préparer la future génération et main-d'œuvre à l'ère de l'industrie 4.0. Le GAAN insiste, également, sur la transparence et l'équité dans l'accès à la commande publique et aux opportunités d'affaires, et ce, à travers la dématérialisation des procédures de participation aux marchés publics, notamment par la mise en place d'un portail des appels d'offres du secteur public pour ne citer que ce volet. Il a abordé, par ailleurs, le e-commerce (absence de cadre légal), ainsi que le paiement électronique et l'inclusion financière. Pour réussir cette politique, le GAAN appelle, entre autres, à mettre en place une structure centrale responsable de la mise en œuvre de la stratégie nationale du numérique qui transcende les différents départements ministériels et administrations, à assurer la pérennité du financement des projets et à favoriser le partenariat public-privé.