Le procès du cyberjournaliste et membre de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Saïd Boudour, et du lanceur d'alerte, Noureddine Tounsi, devrait se tenir, ce mardi, devant le tribunal correctionnel de Cité Djamel. Le premier est poursuivi d'"outrage aux institutions de l'Etat" et "menaces et tentative d'extorsion de fonds" alors que le second doit répondre seulement du second chef d'accusation. Les deux hommes avaient été interpellés et présentés devant la justice en octobre 2019 suite à une plainte déposée par un citoyen affirmant avoir fait l'objet d'un chantage des suspects qui auraient exigé de l'argent en contrepartie de leur silence sur des affaires privées. Dans un premier temps, soit le 7 octobre, Saïd Boudour et Noureddine Tounsi ont été remis en liberté provisoire par le juge d'instruction de Cité Djamel avant que la chambre d'accusation de la Cour d'Oran ne décide, une semaine plus tard, suite à un appel du procureur de la République de placer le cyberjournaliste sous mandat de dépôt (qui ne sera pas exécuté) et de mettre le lanceur d'alerte sous contrôle judiciaire. Plusieurs chefs d'accusations, dont "atteinte au moral des troupes", "diffamation", "atteinte à l'intégrité du territoire national et à l'unité nationale", sont retenus contre Boudour alors que Tounsi est poursuivi pour "menaces et tentative d'extorsion de fonds". En mars 2020, après avoir une nouvelle fois examiné les éléments du dossier et écouté les arguments des parties, la chambre d'accusation a prononcé un non-lieu concernant les chefs d'accusation à caractère criminel, et renvoyé le dossier devant le tribunal correctionnel. Rappelons qu'en juin 2018, Saïd Boudour et Noureddine Tounsi avaient déjà été arrêtés et transférés à Alger où ils ont été présentés devant le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed pour un article de presse lié à la saisie au port d'Oran des 701 kilogrammes de cocaïne.