Aujourd'hui, plusieurs procès liés aux activistes du Hirak sont programmés au tribunal correctionnel de Cité Djamel mais devraient, selon toute vraisemblance, être renvoyés en raison des mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 prises par le ministère de la Justice. Mesures qui prévoient notamment le report systématique de tous les procès impliquant des accusés non détenus. Les hirakistes Sofiane Aïdouni et Ali Ameziane sont poursuivis pour outrage à corps constitués pour avoir brandi, lors d'une marche populaire, un cadre du bédéiste Nime représentant le candidat Tebboune et Ahmed Gaïd Salah. Quant à Mourad Ikhlef, Amar Naïli, Samir Belkacem, Samir Daïri et Rabah Ameziane, ils doivent, eux, être jugés pour "atteinte à l'intégrité du territoire national", accusation adoptée par l'appareil judiciaire pour prohiber le port de l'emblème amazigh. Le procès, très attendu, du cyberjournaliste et membre de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Saïd Boudour, et du lanceur d'alertes, Noureddine Tounsi, est également prévu pour ce matin. Les deux hommes sont poursuivis pour "menaces et tentative d'extorsion de fonds" dans le cadre d'une affaire de chantage présumée contre un particulier. Saïd Boudour doit, par ailleurs, répondre de l'accusation d'"outrage aux institutions de l'Etat". Pour la défense des deux prévenus, il s'agit d'un dossier monté de toutes pièces pour réduire au silence le cyberjournaliste et le lanceur d'alertes qui menacent des intérêts occultes. Hier, enfin, le procès en appel de Mme Fouzia Argoub, enseignante universitaire poursuivie pour outrage à corps constitués, a été reporté au 27 juillet 2020 pour les mêmes raisons de prévention contre la propagation de la pandémie. Fouzia Argoub, pour rappel, avait été arrêtée à la fin de la marche du vendredi 18 octobre 2019 pour avoir brandi une pancarte interpellant des généraux de l'ANP. Elle a été conduite au siège de la sûreté de wilaya où elle a passé deux nuits sans entrer en contact avec les siens. Après deux reports d'audience, l'enseignante a été jugée par le tribunal correctionnel de Cité Djamel pour outrage à corps constitués en décembre 2019 et le verdict, rendu en janvier 2020, l'a condamnée à une amende de 30 000 DA. Dans son réquisitoire, le procureur de la République avait réclamé une amende de 50 000 DA. Fouzia Argoub a fait appel de sa condamnation.