Tous les procès liés aux activistes du hirak programmés, hier, au tribunal correctionnel de Cité Djamel d'Oran, ont été renvoyés au mois de septembre prochain, apprend-on de la défense des prévenus. Ce report est en lien direct avec les mesures de lutte contre la propagation du coronavirus prises par le ministère de la Justice dont notamment le report de tous les procès impliquant des accusés non détenus. "Pas d'audience pour les prévenus non détenus", a expliqué une robe noire qui, en revanche, a indiqué que le tribunal criminel a repris ses sessions depuis lundi dernier en présence des détenus, de la défense et des témoins sans le public. Parmi les procès programmés hier, ceux des prévenus pour port de l'emblème amazigh qui avaient été jugés en mars dernier et relaxés alors que le parquet a fait appel. "Il y a trois prévenus dans un même dossier et deux autres dans deux dossiers différents", a précisé un avocat qui a plaidé ces affaires. Rappelons que Sofiane Aïdouni et Ali Ameziane sont poursuivis pour "outrage à corps constitués" pour avoir brandi, lors d'une des marches populaires, un cadre du bédéiste Nime représentant le candidat Tebboune et Ahmed Gaïd Salah. Mourad Ikhlef, Amar Naïli, Samir Belkacem, Samir Daïri et Rabah Ameziane doivent, eux, être jugés pour "atteinte à l'intégrité du territoire national", après avoir brandi le drapeau amazigh. Le procès du cyberjournaliste et membre de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Saïd Boudour, et du lanceur d'alertes, Noureddine Tounsi, prévu pour hier matin, a été également reporté à septembre. Les deux activistes sont poursuivis pour "menaces et tentative d'extorsion de fonds" dans le cadre d'une affaire de chantage présumée contre un particulier. Saïd Boudour doit, par ailleurs, répondre à l'accusation d'"outrage aux institutions de l'Etat".