Fin du bras de fer au FC Barcelone : la superstar argentine Lionel Messi a reculé et décidé vendredi d'honorer la dernière année de son contrat avec son club de toujours, dont il a accusé la direction d'avoir rompu une "promesse" de le laisser partir. "Je n'irai jamais en procès contre le Barça car c'est le club que j'aime, qui m'a tout donné depuis que je suis arrivé, c'est le club de ma vie", a déclaré Lionel Messi (33 ans) dans un long entretien à Goal.com, un média spécialisé dans le football. C'est la fin d'un feuilleton qui a tenu la planète football en haleine, après dix jours d'un bras de fer avec le Barça pour qui la "Pulga" (puce, en espagnol) était encore sous contrat jusqu'au 30 juin 2021, malgré ses envies de départ immédiat. C'est un soulagement pour les supporters du club catalan qui ont craint de voir leur légende vivante quitter son club de toujours par la petite porte. Le message de Messi, ce vendredi, a grandement rassuré la Liga, qui avait déjà perdu les stars Neymar (parti au PSG en 2017) et Cristiano Ronaldo (parti en 2018 à la Juventus). Le FC Barcelone s'est réjoui de cette annonce en postant dans la soirée sur Instagram une photo du capitaine blaugrana avec le maillot 2020-21 du Barça et en reprenant cette phrase de Messi en guise de légende : "Je donnerai le maximum. Mon amour pour le Barça ne changera jamais." Le dernier match de Messi sous les couleurs blaugrana ne sera donc pas cet humiliant 8-2 encaissé en quart de finale de Ligue des champions contre le Bayern Munich, le 14 août à Lisbonne. Il s'agit d'une victoire pour le président Josep Maria Bartomeu, critiqué de toutes parts pour sa gestion du club et qui avait mis sa démission dans la balance : imperturbable, Bartomeu peut se targuer d'avoir fait primer les intérêts du Barça sur les souhaits d'un joueur, aussi emblématique soit-il. Messi n'a pas hésité à égratigner de nouveau Bartomeu, qui n'aurait "pas tenu sa promesse" de le laisser partir s'il le souhaitait. "Le président a toujours dit qu'à la fin de la saison je pouvais décider si je voulais partir ou si je voulais rester", a affirmé l'Argentin, pour qui la direction actuelle n'a "pas de projet". Il avait pensé à un départ bien avant la gifle contre le Bayern (8-2). "J'ai dit au club, et surtout au président, que je voulais partir. J'ai continué à le lui dire pendant toute l'année. Je pensais qu'il était temps de faire un pas de côté. Je croyais que le club avait besoin de plus de jeunes joueurs, de nouveaux joueurs, et je pensais que mon temps à Barcelone était fini (...) Ce fut une année très difficile", a-t-il expliqué. Après 34 trophées avec le Barça, Messi n'a en effet rien gagné cette saison avec son équipe. Mais même si cet énième coup de pression de la part de Messi s'est clos, la querelle risque de laisser des traces. D'abord dans la tête des supporters et des dirigeants, à qui il sera difficile de faire oublier que le capitaine blaugrana a tout fait pour rompre son contrat de manière unilatérale et abandonner le navire Barça en pleine tempête. "Je vais continuer au Barça et mon attitude ne va pas changer parce que j'ai voulu m'en aller", a-t-il assuré. "J'ai toujours dit que ma maison était ici", a-t-il insisté, "blessé" par les critiques à ce sujet. Après une réunion stérile de deux heures avec les dirigeants du club jeudi, le clan Messi a tout fait pour forcer les négociations autour d'un départ du joueur. Jorge Messi, le père et agent de "Leo", a écrit ce vendredi une lettre à Javier Tebas, président de la Liga (gestionnaire du foot pro en Espagne), pour lui répéter que la clause libératoire de 700 M EUR fixée par le Barça ne s'appliquait plus et que son fils pouvait partir gratuitement. Des arguments immédiatement réfutés par la Liga, qui s'était déjà rangée aux côtés du club blaugrana en publiant un communiqué la semaine dernière pour confirmer que la clause permettant à Messi de partir librement avait expiré le 10 juin, comme chaque année. La prochaine étape sera de voir si le sextuple Ballon d'or, qui a volontairement zappé les tests PCR de l'équipe dimanche et les premiers entraînements de reprise depuis lundi, va bien réintégrer le groupe au centre d'entraînement Joan Gamper à Barcelone. ll faudra notamment observer son attitude vis-à-vis du nouvel entraîneur Ronald Koeman, dont le discours a précipité ses envies de départ mi-août... et surtout quelle influence aura sa décision sur l'avenir de ses amis Arturo Vidal ou Luis Suarez, écartés par Koeman et approchés par des clubs italiens.