Les autorités de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) continuent d'alerter la communauté internationale sur l'état de santé des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim depuis 40 jours. “C'est une honte pour le système marocain et en particulier pour le roi Mohammed VI. Le Makhzen a présenté le roi comme étant le roi des pauvres, le roi des droits de l'homme. C'est seulement des slogans, car les droits de l'homme sont bafoués depuis 5 ans… Il s'agit d'une monarchie médiévale”, a déclaré, hier, Mohamed Islem Beïssat, ambassadeur de la RASD à Alger, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade. Le diplomate s'est élevé contre “le silence” des états occidentaux, de l'Organisation des Nations unies et de “tous les responsables chargés de la défense de la paix”. “Nous prenons acte du silence de l'ONU, de Kofi Annan, de son représentant spécial nouvellement installé et des responsables de la Minurso (Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental)”, a-t-il affirmé, en ajoutant plus loin : “La grande contradiction de l'ONU se résume par la présence de ses drapeaux à El-Ayoun (capitale sahraouie sous occupation marocaine) et son silence.” L'ambassadeur a en outre informé qu'un des détenus sahraouis, Lahcen Zeraguinat, a été libéré récemment, et qu'un autre, Ali Tamek, se trouve actuellement dans un état critique, vomissant même du sang. Il a également laissé entendre que l'évolution du dossier des militants grévistes de la faim aura “des répercussions sur les perspectives du plan de paix au Sahara occidental”. “Nous avons saisi tout le monde, l'ONU, l'Union européenne, les états-Unis, l'opinion internationale… Nous continuerons sur cette voie, mais qu'ils ne viennent pas nous dire plus tard qu'ils ne savaient pas ; il n'y aura pas d'excuses demain”, a encore noté le conférencier, non sans rappeler le refus de Rabat d'ouvrir les territoires sahraouis occupés aux observateurs internationaux et les cellules des grévistes de la faim aux organisations des droits de l'homme, pas même à l'organisation marocaine des droits de l'homme. à propos du processus de paix, M. Beïssat a révélé que le Maroc veut imposer “une solution mafieuse”, à défaut de maintenir “ce statu quo”. “Le Maroc a rejeté le plan initial, les accords de Houston et le plan Baker. Il arrête des militants sahraouis des droits de l'homme et les emprisonne. Il refuse que les réfugiés aillent rendre visite à leurs familles, se trouvant de l'autre côté du mur. Il interdit l'accès du territoire sahraoui, rejette la solution médiane et les efforts onusiens. Il s'agit d'un régime aux comportements irresponsables qui, comme celui de Saddam Hussein, menace la stabilité de toute la région”, a-t-il indiqué. Le diplomate a également fait part du nouveau “chantage” marocain, en constatant que Rabat “a créé le problème des disparus, car il a épuisé la carte des prisonniers de guerre marocains”. H. Ameyar