Maladie grave évoluant inévitablement vers l'issue fatale, la maladie d'alzheimer est une pathologie presque méconnue en Algérie, sauf pour ceux qui ont des parents malades et qui se retrouvent seuls sans aide aucune pour prendre en charge un patient souvent impotent. Diagnostiquée dans la majorité des cas à un stade avancé, la maladie se caractérise par la dégénérescence des neurones et provoque au fur et à mesure de son évolution des conséquences graves sur les facultés mentales. Même si elle demeure une pathologie grave, aucun traitement pouvant l'éradiquer ou du moins la stopper n'existe encore. Les rares produits entrant dans la prise en charge ne font qu'améliorer les circuits de la mémoire, sans plus. Ils sont tout de même très indiqués car ils permettent d'améliorer la qualité de vie des patients. Les deux produits entrant dans la prise en charge de l'alzheimer, à savoir le Donépezil et la Mémantine, ne sont toujours pas enregistrés en algérie et donc indisponibles. Profitant de la journée internationale de la maladie d'alzheimer, célébrée tous les 21 septembre, l'Association locale Alger alzheimer (ALAA) lance un appel aux autorités compétentes pour mettre à sa disposition un local assez grand pour pouvoir prendre en charge les malades. “Nous appelons le maire d'Alger-Centre et la wali d'Alger pour nous aider à obtenir un siège spacieux. Cela nous permettra d'aider les malades et les membres de leurs familles”, affirme M. Boumaza, président de l'ALAA. Pour le moment, les familles des malades sont livrées à elles-mêmes. “J'ai dû arrêter de travailler pour m'occuper de ma mère”, déclare la fille d'une patiente. La prise en charge est lourde car à la longue, le malade devient impotent (incontinence, perte de mémoire, etc.). L'idéal serait de diagnostiquer la maladie à temps pour retarder l'apparition des pertes des facultés intellectuelles. “Les médecins généralistes ont un rôle prépondérant en matière de diagnostic. Il faut les former pour reconnaître les premiers symptômes”, déclare le Pr Masmoudi, chef de service neurologie du CHU Maillot. Il estime le nombre de malades entre 80 000 et 100 000 cas en Algérie. La prise en charge nécessite, également, l'intervention du kinésithérapeute, qui pourra apporter un plus, notamment en matière d'entretien des articulations et des tissus musculaires. Par ailleurs, les orthophonistes peuvent s'avérer indispensables pour le réapprentissage de la parole et de l'activité gestuelle. En effet, le malade finit par ne plus parler et ne plus reconnaître les siens, y compris ses propres enfants. Il perd aussi la notion de l'espace et du temps. Eu égard aux ravages que provoquent cette maladie, les chercheurs mettent les bouchées doubles, et il y a un espoir quant à la découverte d'un traitement d'ici quelques années. Saïd Ibrahim